La Voce n. 8
luglio 2001 - anno III

Dix points pour lutter contre la confusion entre reconstruction du parti communiste et terrorisme, entre communisme et militarisme

venerdì 20 luglio 2001.
 

Dix points pour lutter contre la confusion

entre reconstruction du parti communiste et terrorisme,

entre communisme et militarisme

(La Voce n. 8 pages 49 - 58)

-  1. La lutte pour la reconstruction du parti communiste a eu dans les derniers mois quelques importants succès et aujourd’hui traverse un passage délicat. Il y a eu au sein des FSRS et des masses populaires un déplacement vers nos positions. Il est augmenté le numéro des individus et des groupes oscillants entre le camp de l’économicisme, du militarisme et en général de la non confiance dans le communisme (les trois positions ont beaucoup en commune) et le camp de la reconstruction d’un vrai parti communiste. Maintenant pour recueillir, à niveau d’organisation, ces forces, il faut combattre (pas en général, mais vraiment en leur sein) les hésitations restantes, résoudre les fluctuations qui restent réellement chez ces FSRS et chez les travailleurs avancés que nous avons déjà en quelque mesure conquis pour la reconstruction du parti. Il y a deux types d’hésitations : quelques-uns ont peur de se retrouver tirés dans les spires du militarisme, autres ont encore quelque illusion dans le militarisme. Les uns et les autres ont encore des doutes à propos de la différence essentielle entre communisme et militarisme, entre le nouveau parti communiste (clandestin et qui indique la stratégie de la guerre populaire révolutionnaire) et un groupe militariste, même s’il se déclare organisation combattant communiste.

Si, autour de ces problèmes, nous mêmes nous hésitions, si nous ne tendions pas toutes nos forces pour résoudre ces hésitations chez ces camarades, pas chez d’autres, pas en général, mais vraiment chez ces camarades déjà acquis pour trois quarts, nous ne serions pas à la hauteur du passage délicat où nous nous trouvons et des tâches qui nous se posent. Car seul grâce à la mobilisation de ceux-ci et à leur concours, nous dépasserons les lacunes qu’aujourd’hui nous avons encore, nous constituerons réellement (sans aventurisme et sans velléité) le parti et nous pourrons, de cette nouvelle position de force, commencer une nouvelle phase dans laquelle nous aurions le devoir d’élargir le rayon de notre travail, pour une nouvelle et future récolte (le renforcement du parti).

-  2. Face à ce déplacement, la bourgeoisie impérialiste a accentué la lutte contre la reconstruction du parti communiste.

Elle a augmenté son œuvre d’intimidation : arrestation des camarades d’Initiative Communiste. décret-loi n. 98 du 5 avril (gouvernement Amato) qui a déjà permis la continuation de l’enquête contre les 88 membres des CARC et d’autres FSRS cités et contre d’autres pas encore cités, qui, grâce à ce décret-loi, resteront secrets jusqu’à la clôture de l’enquête, le prochain 7 octobre. Ce décret-loi assimile l’association subversive aux pires crimes prévus par le Code Pénal. suite de mesures déjà dénoncée en autre siège.

Elle a surtout accentué l’œuvre de confusion. Aujourd’hui elle consiste principalement à présenter la reconstruction du parti communiste comme la reprise du terrorisme (reprise d’attentats). La bourgeoisie veut exploiter contre nous l’insécurité et la peur répandues dans les masses populaires, l’embarras et l’aversion laissés par le militarisme où les luttes des années 70 ont naufragé. Dans cette phase, la bourgeoisie accomplit des attentats, elle favorise des attentats et elle exploite les attentats accomplis par les groupes militaristes. Elle les attribue aux FSRS qui luttent pour la reconstruction du parti, afin de créer dans les masses populaires un terrain hostile à la reconstruction du parti et nous éloigner ces travailleurs avancés et ces FSRS qui refusent le militarisme. Cela est la nouvelle stratégie de la tension. Si l’auteur de l’attentat du 22 décembre contre le Manifesto n’était pas tombé dans son propre piège, la bourgeoisie aurait attribué l’attentat aux communistes ou aux anarchistes. Avec la même rapidité et assurance du 69, elle a attribué l’attentat du 17 juin à l’Eurostar à un jeune suicide ou suicidé provenant des anarchistes. La bourgeoisie a créé une générale alerte terrorisme qui ne corresponde ni aux attentats effectivement effectués ni aux résultats d’investigations ni à une reprise effective sur une échelle respectable de l’activité des groupes militaristes.

-  3. En rapport aux groupes militaristes, en 99 nous avons profité de l’attentat à D’Antona, attribué aux Noyaux Communistes Combattants, les nouvelles BR-PCC, pour aborder à fond le problème des FSRS militaristes, pour régler théoriquement les comptes avec (Martin Luther, La Voce n. 2, etc.) et pour faire les enquêtes possibles. Nous avons fait tout le possible dans nos forces, pour mobiliser aussi la gauche dans les FSRS armés, c’est-à-dire pour mobiliser ceux qui étaient sensibles au devoir de la reconstruction du parti communiste, les camarades qui nourrissaient une quelque confiance dans la mobilisation de la classe ouvrière afin qu’ils se séparassent de ceux qui avaient, par contre, perdu complètement ou ils étaient incapables de concevoir quelque confiance dans la possibilité de mobiliser la classe ouvrière et les masses populaires pour développer une politique révolutionnaire. Nous avons tracé une ligne nette de démarcation entre le communisme et le militarisme (blanquisme). De la même façon que, au milieu du 2000, nous avons fait et géré l’appel aux FSRS légales et aux travailleurs avancés à s’unir autour de l’objectif de la reconstruction du parti et nous avons tracé une ligne nette de démarcation entre le communisme et l’économicisme.

Cependant, en Martin Luther, il était implicite aussi que nous ne subordonnions pas la marche vers le parti ni à l’autocritique des militaristes ni à leurs initiatives. Dans cette phase, les militaristes utilisent les attentats pour nous éloigner les travailleurs qui ont encore un peu de confusion entre communisme et militarisme et qui nourrissent une quelque illusion que les militaristes puissent guider une renaissance générale du mouvement révolutionnaire. À chaque attentat, sort et sortira une revendication des militaristes qui proclame la reprise de la lutte armée (la fin de la retraite stratégique). Même si les revendications viennent réellement des groupes militaristes, elles sont des proclamations dans l’air. Évidemment il est toujours possible de faire quelque attentat par ici et par là. Mais aujourd’hui il n’y a pas les conditions de la deuxième moitié des années 70, quand les militaristes disposaient de grandes forces populaires et prolétariennes qu’ils dispersèrent par des attentats sans tête ni queue. Même si les FSRS militaristes recueilleraient un peu de forces, dans la lutte politique leurs attentats ne peuvent qu’être utilisés par la bourgeoisie impérialiste pour alimenter la confusion, une de ses armes dans la lutte contre le communisme.

Ils se trompent les camarades qui se soumettent de fait aux militaristes (et qui sont, par conséquent, aussi dépendants des provocations et des intoxications de la bourgeoisie impérialiste), les camarades qui se laissent conditionner par les militaristes, les camarades qui restent regarder et admirer leurs initiatives contre le parti, qui s’attendent des miracles par des organismes encore aujourd’hui guidés par des conceptions qui dans les années 70 et 80, en conditions pour eux bien plus favorables qu’aujourd’hui, ont porté les militaristes de cette époque à liquider les forces considérables que la déviation militariste des BR avait mis dans leurs mains. Il est normal que dans les masses populaires qui encore ne conçoivent rien de mieux, il y ait une certaine admiration pour les militaristes considérés comme des héros. Mais ils se trompent les camarades qui se mettent à la queue des sentiments des masses, plutôt que travailler pour en développer l’aspect positif.

-  4. En cette période, il y a une convergence objective des militaristes et de la bourgeoisie dans la lutte contre la reconstruction d’un vrai parti communiste. Certainement de côtés différents, mais complémentaires et en se confondant : les militaristes pour distraire des forces de la reconstruction du parti communiste comptent sur le nuage de poussière soulevé par la bourgeoisie impérialiste autour de leurs entreprises (visibilité, clameur, etc.), la bourgeoisie impérialiste utilise les actions des militaristes pour soulever le nuage de poussière dont elle a besoin pour alimenter sa campagne de confusion et d’intimidation. Cela est si vrai que, si les militaristes ne lui offrent pas assez de moyens, elle pourvoit directement. Chaque fois que, ou les militaristes font quelque attentat ou la bourgeoisie impérialiste leur attribue la paternité de quelque attentat fait par elle, même dans les milieux à nous proches se manifestent des fluctuations et des doutes à propos de la ligne de reconstruction que nous sommes en train de suivre. Ces oscillations et faiblesses assument ou l’aspect de refus du travail clandestin ou l’aspect de complaisance, condescendance et attente vers les militaristes.

Aujourd’hui, les militaristes et la bourgeoisie impérialiste ont vers nous le même objectif : détourner de la reconstruction du parti communiste les FSRS et les travailleurs avancés qui se sont en quelque mesure mis dans notre voie. Les attentats sont, pour les uns et pour les autres, des moyens (certainement en quelque mesure efficaces) pour cet objectif commun. Justement, à cause de cette convergence de ces deux parties différentes vers le même objectif poursuivi avec les mêmes moyens, les auteurs des attentats en général restent incertains, tandis que l’effet politique est certain.

Dans ces conditions, il devient pour nous important rendre publique la discriminante avec le militarisme que nous avons déjà tracé et faire une œuvre éducative chez les FSRS et les travailleurs avancés. Nous devons montrer la différence entre reconstruction du parti communiste et reprise des attentats, entre communisme et militarisme. Nous devons dénoncer le caractère instrumental des alertes terrorisme lancées par la bourgeoisie impérialiste et dénoncer les actions criminelles et terroristes accomplies par la bourgeoisie impérialiste pour les attribuer aux FSRS engagées dans la reconstruction du parti (la nouvelle stratégie de la tension). Nous devons montrer l’inconsistance pratique de toutes les proclamations sur la reprise de la lutte armée lancée par les militaristes. Il faut se rapporter aux faits qu’ils démentent et ils démentiront les proclamations des militaristes, nous devons montrer que le grand développement, que les activités des militaristes eurent à la fin des années 70, fut possible seulement parce qu’ils avaient hérité les grandes forces révolutionnaires accumulées dans la première moitié des années 70 qu’ils dilapidèrent par leurs initiatives militaristes insensées. Nous devons profiter des initiatives des militaristes et des manœuvres de la bourgeoisie pour apprendre et pour enseigner à faire une analyse matérialiste dialectique des événements politiques. Le Communiqué de la CP du 11 avril en est un exemple.

Face à une “action armée” faite par les militaristes ou faite par la bourgeoisie et attribuée aux militaristes, le problème principal n’est pas aller voir duquel des deux camps elle provient. Souvent nous n’avons pas d’éléments pour exclure que l’attentat ait été accompli par quelque société secrète de militaristes. Face à un attentat, que la bourgeoisie impérialiste attribue aux militaristes, comme l’attentat du 10 avril, nous ne pouvons pas exclure que l’auteur soit vraiment un quelque groupe militariste. Nous savons qu’ils en existent. Nous savons que quelqu’un conçoit comme objectif principal de sa lutte politique “frapper le cœur de l’État”, des autres “déstabiliser le régime”, des autres “empêcher la réalisation du pacte corporatif”, des autres “représenter les ouvriers dans la lutte politique”, des autres “élever la conscience politique des ouvriers”, des autres “frapper un, pour en éduquer cent ”, des autres “encourager les ouvriers”. Nous savons que tous considèrent les attentats comme seule ou principale arme de leur lutte politique. Nous ne pouvons pas exclure non plus qu’il ait été fait par la bourgeoisie impérialiste ou facilité par elle. Mais si nous attribuions chaque attentat systématiquement à la bourgeoisie, au-delà d’affirmer une chose que nous ne connaissons pas (et ensuite diminuer la confiance des masses en nous), nous atténuerions avec ceci notre lutte contre les militaristes.

En réalité, les effets politiques de l’attentat ne changent pas selon qui en est l’auteur, encore moins selon les discours écrits dans l’un ou l’autre des documents de revendication. Ils ne changent pas selon que la bourgeoisie impérialiste l’ait elle-même effectué, ou ne l’ait que facilité ou n’exploite qu’un attentat commis par un des groupes militaristes. Un attentat est un acte politique et nous devons nous occuper de ses effets politiques. Les effets politiques d’un attentat ne sont pas décidés par les intentions des auteurs, non plus des déclarations de revendication, mais ils découlent des circonstances politiques dans lesquelles est effectué et de l’usage qu’ils en font les forces politiques actives. Une force politique, qui se respecte, doit partir de ce fait. L’identité et les intentions des auteurs ne sont intéressantes qu’en deuxième instance.

Qu’est-ce que l’on dirait si, face à l’incendie du Reichstag du 27 février 1937, les communistes, plutôt que dénoncer l’opération anticommuniste et réagir, eussent concentré l’attention sur qui en était l’auteur et sur ses intentions, peut-être en attendant un document de revendication pour se prononcer et pour en discuter? Qu’est-ce que l’on dirait si, lorsque le 6 septembre 1917 Kornilov marchait sur Pietrograde pour renverser le gouvernement Kerenski, les bolcheviks de Lénine eussent écouté les déclarations et les intentions de Kornilov ou de Kerenski plutôt que se jeter à bloquer Kornilov en sauvant aussi le gouvernement Kerenski? En guerre, la chose principale est gagner, les intentions de qui combat contre toi sont un aspect secondaire et autant plus que l’adversaire s’est montré déjà irréductible dans son hostilité. Et nous sommes en guerre, même si, étant donné le caractère spécial de la guerre de classe, quelques camarades ont du mal à en prendre acte.

Le Communiqué ponctuel du 11 avril 01 soutient avec force notre ligne de reconstruction du parti et donne à nos camarades, c’est-à-dire aux FSRS et aux travailleurs avancés qui veulent déjà aujourd’hui travailler à la reconstruction du parti communiste, le critère pour s’orienter (et pour orienter) à propos des événements politiques (les attentats) avec lequel, les militaristes pour un motif et la bourgeoisie impérialiste pour un autre luttent contre la reconstruction du parti.

-  5. Nous sommes dans la première phase de la guerre populaire révolutionnaire, celle de la défensive stratégique. Toutes nos activités sont et doivent être orienté à recueillir, former et accumuler les forces révolutionnaires, avant tout à reconstruire un vrai parti communiste. Dans cette phase sont justes seulement les actions armées qui ont comme effet le renforcement du travail de reconstruction du parti communiste et, une fois constituée le parti, celles qui ont comme effet la récolte, la formation et l’accumulation des forces révolutionnaires. Aujourd’hui et pendant la phase de défensive stratégique, les actions armées comme toute notre activité, n’ont pas comme objectif principal l’élimination des forces ennemies. Bien que chaque affaiblissement des forces ennemies et chaque coup porté contre elles puisse nous faire plaisir, nous devons mesurer et évaluer chaque action en rapport à son effet pour la récolte, formation et accumulation des forces révolutionnaires. Les coups portés aux forces ennemies, qui affaiblissent les forces révolutionnaires, sont donc erronés. Aujourd’hui, nous ne visons pas à la déstabilisation du régime de la bourgeoisie impérialiste, si non dans la mesure qu’elle renforce nos forces. Une déstabilisation du régime actuel qui renforçât la mobilisation réactionnaire des masses, pour nous est négative. C’est la crise générale du capitalisme qui déstabilise tous les régimes politiques actuels de la bourgeoisie impérialiste. Encore moins nôtre, aujourd’hui, c’est un objectif de type revendicatif qu’ils donnent à leur activité : frapper le cœur de l’État, en frapper un pour en éduquer cent, faire sauter le “projet neocorporatif”, peser dans la lutte politique revendicative, etc. Nous sommes sûrs, en outre, et l’expérience du mouvement communiste nous le confirme, que des attentats, disjoints d’un vaste plan de travail politique, et tout avant de la reconstruction du parti communiste comme les attentats classiques des anarchistes au début du XXe siècle, n’ont pas l’effet de donner confiance aux travailleurs, même s’ils frappent à mort quelques représentants du régime.

Nous sommes les promoteurs de la guerre populaire révolutionnaire. Justement pour ce-là, nous devons combattre à notre manière. Seulement ainsi nous réussirons à gagner. Il est erroné réduire les actions tactiques d’attaque aux actions armées. L’attaque est un composant de la résistance des masses populaires au développement de la deuxième crise générale du capitalisme. Aujourd’hui la synthèse de l’attaque est la reconstruction du parti communiste. Chaque action, armée et non armée, doit être fonctionnelle à la reconstruction du parti communiste. Au contraire, les actions armées des militaristes sont dirigées contre la reconstruction du parti communiste. Pour cet aspect, elles se confondent avec celles effectuées par la bourgeoisie impérialiste et pour cet aspect la bourgeoisie impérialiste peut exploiter à son avantage également les actions armées des groupes militaristes.

-  6. Il est erroné confondre les Brigades Rouges et la lutte armée des années 70 avec les actions armées effectuées actuellement. La lutte armée des années 70 se situait dans un contexte différent : différente la situation internationale (il y avait encore le camp socialiste et la confiance de la classe ouvrière dans sa capacité d’instaurer le socialisme était forte), différente la situation nationale (il y avait encore un parti révisionniste fort contre lequel il fallait combattre, la seconde crise générale et l’élimination des conquêtes n’étaient pas encore commencées).

Il est erroné assimiler les Brigades Rouges de la période 1970-1975 avec les Brigades Rouges de la période suivante. Les premières luttaient avec la propagande armée pour reconstruire le parti communiste. Les secondes utilisaient les initiatives militaires pour des objectifs réformistes (frapper le cœur de l’État, déstabiliser l’État, en frapper un pour en éduquer cent, soutenir des revendications face au gouvernement, etc.) et elles avaient abandonné la reconstruction du parti communiste. Les Brigades Rouges, environ dès la deuxième moitié des années 70 deviennent une organisation militariste analogue aux autres OCC (Prima Linea, etc.). De cette façon, elles dilapident les forces accumulées et marchent tout droit à la défaite. Ce bilan a déjà été illustré dans Cristoforo Colombo et dans le Projet de Manifeste Programme (PMP). Il est secondaire que, pendant la première et la deuxième période, soient pour la plupart les mêmes hommes à composer les BR : la même chose est arrivée dans les pays socialistes au passage de la première à la deuxième phase (voir Rapports Sociaux n. 9, Sur l’expérience historique des pays socialistes et PMP) et dans les partis communistes tombés sous la direction des révisionnistes modernes. Les infiltrations, l’affiliation d’un dirigeant ou l’autre à la CIA ou à KGB et autres futilités et spéculations analogues sont absolument secondaires. Le problème est que dès la moitié des années 70 les BR naufragent dans le militarisme.

-  7. Il est erroné comparer notre activité avec celle du PCE(r). On ne considère pas la différence des situations où se trouvent les deux organisations. La lecture de ce que le PCE(r) a écrit après l’attentat du 20 mai 99 contre M. D’Antona, sous le titre significatif Déplorable ! , peut aider à comprendre mieux la différence entre la situation italienne actuelle et la situation dans laquelle opère le PCE(r).

“Les Brigades Rouges, comme le Zorro des films pour enfants, ont décidé de “relancer l’attaque” et elles ont tué une canaille qui méritait d’être pendu mille fois. Ce qui a plus attiré notre attention est le Communiqué de revendication de cette action. Il a attiré notre attention parce qu’il était encore moins bien de tout ce que nous pouvions attendre : un tas de pages avec une espèce de compendium de toutes les aberrations politiques et les absurdités “théoriciennes” que nous déjà connaissions. Il ne vaut pas la peine non plus de le commenter. il apparaît que, ces camarades n’ont rien appris, vraiment rien, du passé, et en particulier, des graves erreurs qui portèrent à la défaite les premières Brigades Rouges. Aujourd’hui ils ont repris les mêmes fautes, le même subjectivisme délirant, la même exaltation et le même culte du spontanéisme, le même vide de principes et de positions vraiment révolutionnaires. Il semble qu’ils débarquent d’une planète inconnue, qu’ils ne connaissent rien de l’expérience de la lutte de classe faite en Italie, de la situation que vivent les masses sous l’influence du révisionnisme et du réformisme en Italie, du dur et long travail qu’il faut encore faire pour soustraire les travailleurs à cette influence, enfin de la nécessité d’une organisation communiste avec une ligne marxiste-léniniste, capable aussi d’orienter la lutte armée révolutionnaire. À quoi sont servis beaucoup d’efforts, beaucoup d’années de prison, beaucoup de souffrances? Oui, il est vraiment déplorable et aussi décevant” (Resistencia n. 45 septembre 99).

Il est erroné confondre la manière par laquelle, aujourd’hui, pendant que nous sommes dans la phase de construction du parti communiste, nous devons combattre le militarisme, avec la manière par laquelle nous le combattrons, quand le parti dirigera la lutte armée comme un aspect de la promotion et de l’organisation de la résistance des masses populaires au développement de la crise, comme un aspect de la guerre populaire révolutionnaire. Le parti communiste développe et dirige la lutte armée comme une composante de la résistance organisée des masses populaires au développement de la deuxième crise générale du capitalisme. Ce-ci le différentie nettement, dans chaque cas, de toutes OCC militaristes. Au fur et à mesure que le parti se renforce et son activité se déploie, ils augmenteront aussi les moyens par lesquels il combattra le militarisme et il valorisera l’activité des gens qui veulent prendre les armes et qui ne sont pas préalablement contre le parti.

-  8. Il est erroné confondre l’activité militaire des organisations secrètes militaristes (que nous combattons) avec les actions armées spontanées des masses (d’où nous tirons des enseignements et auxquelles nous appliquons la ligne de masse). Dans les années 70 il y avait, dans la classe ouvrière des usines, une tendance spontanée et diffuse de masse aux activités militaires. Les initiatives les plus organisées et développées étaient le couronnement d’activités de niveaux inférieurs bien plus diffuses et elles jouissaient d’un ample soutien de masse. Les révisionnistes modernes ont dû suer sept chemises pour couper l’herbe sous les pieds aux BR dans les usines et ils n’ont réussi que grâce à la dérive militariste des BR. Actuellement, au contraire, dans la classe ouvrière il y n’a aucune tendance considérable de ce genre. Même les sociétés secrètes militaristes n’osent pas dire le contraire. Elles justifient leur existence et leur activité en soutenant que la classe ouvrière n’est pas apte à mener une politique révolutionnaire (que dans leur argot il se réduit à la lutte armée). Chaque camarade, qui travaille sur le terrain, sait combien est répandue la méfiance parmi les ouvriers et combien est difficile de mobiliser des travailleurs dans l’activité clandestine et en particulier dans l’activité militaire, combien est difficile recueillir parmi les ouvriers quelque soutien à l’activité clandestine. La seule forme de lutte politique “non légale” d’une certaine ampleur déjà existante, est menée par des groupes sociaux d’autres classes : les Centres Sociaux et les groupes écologistes d’une parte, les groupes fascistes de l’autre ; les deux, dans une certaine et différente mesure, sous la tutelle de l’État. Pas au hasard Rossoperaio, pour pouvoir parler de quelque chose de visible, a dû théoriser que, pour le moment, des mouvements d’autres classes pratiqueraient la lutte armée à la place de la classe ouvrière, représenteraient la classe ouvrière, comme des figurants qui jouent dans une pièce de théâtre ou dans un film (Thèses programmatiques, janvier 2001).

Il est également vrai que c’est un terrain que le parti doit encore explorer à fond et qui probablement donnera des ressources au parti quand il sera assez développé pour faire un travail sur ce terrain, comme l’armée de jeunes chômeurs où, aujourd’hui, des groupes spéciaux extralégaux de la bourgeoisie impérialiste recrutent leurs soldats.

-  9. Nous devons prendre en compte qu’une partie des masses nourrit des sentiments de sympathie pour chaque action qui endommage les patrons et les riches qui exploitent les masses populaires (par exemple un accident et une maladie : lorsque Tomaso, patron de l’Innocenti resta paralysé, les ouvriers, qu’il avait exploités et opprimés, ne pleurèrent pas), qui dérange l’ordre constitué qui opprime les masses populaires (les incendies en Sardaigne), qui ridiculise, défi ou frappe les forces de l’ordre qui défendent un ordre injuste (Agostino o’ pazzo, Augustin le fou). Il y a dans les masses les plus arriérées, de l’admiration pour chaque entreprise destructrice et en général pour les actes “courageux” et de rupture, pour les “héros”, pour celui qui est cohérent et inflexible. Nous devons prendre en compte que tout ceci et en tout ceci il y a un aspect positif.

Comment nous devons le prendre en compte ? En général, il ne s’agit pas de la partie politiquement plus consciente des masses à qui appartiennent, par contre, les FSRS et les travailleurs avancés qui luttent pour la reconstruction du parti (auxquels est dirigée notre propagande). En général, la partie politiquement peu consciente des masses n’est pas liée directement avec nous, mais elle l’est à travers les travailleurs avancés. Les FSRS et les travailleurs avancés qui luttent pour la reconstruction du parti n’iront pas parmi les masses à insulter leurs sentiments. Ceci veut dire, par exemple, qu’il ne faut pas confondre notre Communiqué avec le discours qu’un ouvrier avancé fait dans les masses. Nous demandons toujours aux ouvriers avancés qui travaillent pour la reconstruction du parti communiste, de traduire en chaque milieu particulier nos mots d’ordre dans le langage de ce milieu, pas de leur répéter mot à mot (La Voce n. 1 page 3). Il faut distinguer : 1. la lutte, juste et inévitable, contre la stratégie de la tension, aspect de la contre-révolution préventive, 2. la lutte contre le militarisme, 3. la mobilisation et la transformation de l’admiration et de la satisfaction des masses pour chaque coup porté à la bourgeoisie, à l’ordre bourgeois social et aux forces qui le défendent. Ils sont trois camps de travail distingués, même si il y a entre eux des relations et des interférences.

Il doit être clair, de toute façon, que chaque fois que nous prendrons position contre le militarisme, nous aurons aussi quelques effets négatifs. Chaque initiative politique a pour celui qui la prend des effets positifs et des effets négatifs. Elle est opportune si dans la situation concrète les effets positifs dépassent les négatifs pour l’accumulation des forces, qui est notre tâche dans cette phase.

Prenons, par exemple, notre Communiqué du 11 avril 01. Son effet négatif principal est l’exploitation démagogique qui en font nos adversaires, comme ils ont fait pour l’initiative du Front Populaire. Ils transforment notre Communiqué. Ils disent que nous avons condamné toute activité armée, que, en général, nous condamnons toute activité armée, que nous soutenons que l’activité armée des militaristes déchaîne la répression de la bourgeoisie impérialiste. En général ils nous attribuent quelques unes ou toutes les thèses exprimées dans ces années par les lÈgalistes contre toute activité extralégale. Ils jouent, d’une façon démagogique, sur l’alternative : ou tu es pour toute activité armée ou tu es contre toute activité armée. Ils posent, d’une façon démagogique, l’activité armée comme discriminante du vrai révolutionnaire, ils pratiquent l’empirisme qui ne considère pas le contexte et les connexions des choses, leur passé et leur avenir. Les démagogues insinuent des doutes sur la volonté révolutionnaire de la CP. Pour cela, nous ne demandons pas des actes de foi. Nous soutenons et nous soutiendrons, chez nos camarades, chez les FSRS et chez les travailleurs avancés, des critères d’analyse basés sur le matérialisme dialectique. La garantie que notre travail aboutira ne repose pas sur la volonté et les intentions des membres ou des dirigeants actuels de la CP (quelques-uns peuvent nourrir des doutes, elles peuvent changer, l’ennemi peut construire des manœuvres, répandre des calomnies et faire des manipulations : est-ce qu’il n’a pas manipulé, aussi, le président du PCP? Donc, un pareil critère subjectiviste paralyse l’activité révolutionnaire !). La garantie de succès de l’activité révolutionnaire et le motif de la confiance que chaque camarade et chaque travailleur doivent avoir dans le succès de la propre cause, sont dans la justesse de la ligne qu’aujourd’hui nous proposons et que nous réalisons. La justesse de notre ligne, aujourd’hui, chaque camarade, chaque FSRS, chaque travailleur avancé a la possibilité de l’évaluer de lui-même, sur la base de son expérience, du matérialisme dialectique et du patrimoine du mouvement communiste. Il a la possibilité de la vérifier dans sa pratique révolutionnaire. La justesse de la ligne, demain, chaque camarade, chaque FSRS, chaque travailleur avancé a la possibilité de la défendre de lui-même. Les individus peuvent changer, mais ce qu’ils ont construit de positif, est pris en main et continué par d’autres : l’histoire de Plekhanov, de Chen Thu-shiu, de Bordiga, etc. nous apprend exactement cela.

Les dommages causés par les calomnies et les insinuations des démagogues, seront, de toute façon, moindres à ceux qu’apporteraient à notre cause la subordination aux militaristes (et par conséquent à la bourgeoisie impérialiste) et l’abandon, par conséquent, de notre œuvre pour la reconstruction d’un vrai parti communiste. Les démagogues tromperont initialement quelques camarades, donc leurs mots auront une certaine efficacité. Ils auront moins d’efficacité, plus nous illustrerons notre voie clairement et plus nous travaillerons sur notre chemin efficacement en combinant la propagande et l’activité de construction du parti. Nous sommes sûrs qu’en définitive, si nous réagissons de la manière opportune, l’exploitation démagogique démasquera les démagogues et nous apprendra à mieux mener notre lutte contre eux, à élever la conscience politique de nos camarades et en conquérir des nouveaux. Nous réagirons, donc, aux calomnies des démagogues, nous expliquerons à fur et à mesure mieux nos positions sur la lutte armée et sur les devoirs politiques du moment, sur notre stratégie et sur notre tactique, comme nous avons expliqué notre position sur le Front Populaire dans les élections politiques de mai 2001. Tout l’intérêt que les démagogues ont suscité sur nous, est devenu intérêt pour nos thèses. La “popularité” des démagogues est servie à notre cause. N’avons nous pas plusieurs fois souhaité qu’entre les communistes, entre les FSRS et entre les travailleurs avancés se déclenchât une vraie lutte idéologique sur la stratégie et la tactique? Voilà maintenant un peu de ce que nous voulions. Nous espérons que la lutte devient plus vive et qu’elle s’élargit. Nous continuerons à développer la discriminante entre communisme et militarisme chez tous les camarades qui nous intéressent et nous profiterons de chaque occasion qui rend plus efficace notre propagande. Elle aidera à renforcer l’unité idéologique et la conception matérialiste dialectique du monde dans nos files. Nous ne devons pas avoir peur de la démagogie, que, d’autre parte, nous ne pouvons pas empêcher. Nous pouvons l’utiliser au service de notre cause juste : cela nous devons faire. Comme nous avons dit dans La Voce n. 5, “notre tactique n’est pas encore affinée et précisée”. Ces luttes nous poussent à la préciser et à l’affiner de plus en plus, elles nous aident à la préciser et, en partie, aussi à la vérifier.

-  10. Le maoïsme et la guerre populaire révolutionnaire.

La lutte armée promue et dirigée par le parti communiste est un aspect de la guerre populaire rÈvolutionnaire: il est erroné de la confondre avec les actions armées menées par les groupes militaristes. Nous n’apprenons pas l’usage de la lutte armée par les OCC des années 70, mais de toute l’expérience, en positif et en négatif, du mouvement communiste international et national. La théorie de notre lutte est le maoïsme. La stratégie de la guerre populaire révolutionnaire est la stratégie universelle de la révolution prolétarienne (La Voce n. 1), correspondante aux conditions objectives de la révolution prolétarienne, depuis que nous sommes entrés dans la phase historique de l’impérialisme, c’est-à-dire de la décadence du capitalisme et de la révolution socialiste. Ce n’est pas une stratégie devenue nécessaire et correspondante aux nécessités objectives de la lutte de classe seulement depuis les années 70 (comme ils soutinrent, à leur manière, dans les années 70 en Italie les promoteurs de la lutte armée), ou seulement quelque année après la Deuxième guerre mondiale (sur la base de quelque changement radical de la situation). Nous sommes encore dans la phase de l’impérialisme dont les caractéristiques économiques ont été substantiellement décrites par Lénine. Ce que Lénine n’a pas clairement décrit et mis en relief (la crise pour surproduction absolue de capital, les Formes Antithétiques de l’Unité Sociale, le passage général au régime de la contre-révolution préventive) il était déjà de toute façon présent à l’époque de Lénine. La guerre populaire révolutionnaire était déjà alors la juste stratégie de la révolution prolétarienne. La pratique l’imposa aussi aux communistes russes qui ne l’avaient pas prise en compte, mais qui surent faire face victorieusement, justement parce que leur parti s’était fortifié et préparé à affronter chaque situation, il avait une haute formation idéologique et il était éduqué à découvrir et valoriser les formes que la lutte de classe assumait dans la pratique. L’expérience de la première vague de la révolution prolétarienne a montré que la guerre populaire révolutionnaire est la stratégie adéquate à la révolution prolétarienne (soit à la révolution socialiste soit à la révolution de nouvelle démocratie). Mao Tse-tung a théorisé cette stratégie et elle est une des contributions du maoïsme apportées à la pensée communiste, une de ces contributions qui font du maoïsme la troisième étape supérieure de la pensée communiste.

Avant de la théorisation faite par Mao, le parti bolchevik de Lénine et les partis de l’Internationale Communiste, qui ont dirigé des révolutions, qui ont conduit des guerres populaires révolutionnaires, comme chaque personne parle en prose aussi sans avoir étudié la grammaire et la syntaxe, comme chaque classe mène la lutte de classe aussi sans avoir une théorie de la lutte de classe. C’est-à-dire avec une conscience moindre et donc avec les inconvénients qui dérivent de ne pas avoir la conscience proportionnée au travail qu’on est en train de faire. Lénine a constamment soutenu les expériences armées encadrées dans la lutte politique dirigée par la classe ouvriËre à travers son parti. Il a dirigé sans hésitation la guerre civile à laquelle la bourgeoisie russe et internationale a contraint la classe ouvrière russe, parce que guidé par un lien profond avec la cause de la révolution prolétarienne, convaincu que la pratique est toujours plus riche de la théorie et prêt à apprendre de l’expérience pratique des masses. Que Lénine n’eût pas élaboré une conception organique de la guerre populaire révolutionnaire comme stratégie universelle de la révolution prolétarienne, il est montré des concessions faites en 1917 aux officiels tsaristes qui s’étaient opposés au pouvoir soviétique, de sa surprise face à la lutte irréductible menée par la bourgeoisie et par les autres classes exploiteuses contre la révolution prolétarienne, de ses oscillations sur la doctrine militaire de l’Armée Rouge (entre Trotzki qui soutenait que l’art militaire est au-dessus des classes et Staline qui en termes pratiques soutenait que la classe ouvrière et les masses populaires doivent mener la guerre à leur manière). C’est Mao Tse-tung qui a donné une doctrine militaire adéquate au prolétariat. Les auteurs de l’Aproximación à la historia del PCE soutiennent, en substance, que l’insuffisante compréhension de la doctrine militaire du prolétariat et de la stratégie de la guerre populaire révolutionnaire ont été les causes de la défaite de la révolution dans la Guerre civile espagnole (1936-1939), mais ils ne reconnaissent pas celui-ci comme un des apportes fondamentaux du maoïsme. Il a déjà fait cette remarque l’auteur de la Présentation à la traduction italienne de l’Aproximación (voir La guerra di Spagna, il PCE e l’Internazionale Comunista). L’incompréhension de la stratégie de la guerre populaire révolutionnaire n’a pas facilité seulement la défaite du PCE, mais a facilité également la défaite de tous les partis communistes de l’IC de l’Europe occidentale. Les camarades du PCE(r), d’une parte, soutiennent la nécessité de la lutte armée et de l’autre ils ne lient pas cette nécessité à la phase impérialiste du capitalisme : ils n’ont jamais voulu expliquer quel changement dans la situation objective de la lutte de classe aurait rendu nécessaire la lutte armée ni quand tel changement serait survenu. De là, à notre avis, dérivent soit les oscillations politiques du PCE(r) sur le rôle de la lutte armée au cours de son histoire (programme en cinq points, négociations, etc.), soit la faiblesse de sa contribution internationaliste (les oscillations sur le caractère national ou universel des motivations qui feraient de la lutte armée une stratégie de lutte, qui exigeraient que le parti communiste soit clandestin dès le début : oscillations déjà remarquées par l’auteur de la Présentation de la traduction italienne de l’Aproximación).

Ernesto V.

(membre de la rédaction de La Voce du (nuovo)Partito comunista italiano)