À propos des attentats du 10 avril

martedì 10 aprile 2001.
 

La Voce

Communiqué de la CP, le 11 avril 01

À propos des attentats du 10 avril

Que chaque travailleur juge en partant de sa propre expérience !

(La Voce n. 8 page. 47 - 48)

Les événements confirment jour après jour et de plus en plus, que le régime qui domine et dévaste l’Italie est le régime des grands groupes impérialistes, de l’OTAN, du Vatican et de la Mafia. Les faits de chaque jour, sous n’importe quel point de vue, confirment qu’il est tout simplement un régime de criminels et d’assassins ; que c’est le régime des complots et de la lâcheté, le régime de la domination universelle de l’argent et de la magouille élevée à l’art de la lutte politique. Du vénérable ministre Veronesi qui, comme un maquereau, prostitue la science aux intérêts du Vatican, à la traite de femmes et enfants, à l’élimination de milliers d’usines des travailleurs autonomes, à la guerre contre les travailleurs et les retraités, à l’exploitation féroce des travailleurs vacataires et immigrés. Il y n’a pas d’infamie à laquelle un régime semblable et ses représentants et défenseurs n’arrivent pas.

Avec les prochaines élections politiques, chacun des deux pôles voudrait créer un gouvernement plus fort pour faire mieux ses intérêts et compléter, à l’avantage de toute la bourgeoisie, l’élimination des conquêtes arrachées par les masses populaires. Justement parce que le programme anti-populaire est le même, pour arracher les votes, les deux pôles doivent recourir aux magouilles et aux complots. De la place Fontana (à Milan) en 69 à l’attentat au Manifesto du 22 décembre dernier, il est clair que la bande laïque-vaticano-mafieuse qui gouverne l’Italie n’a aucun limite à recourir à chaque genre d’attentats. Le terrorisme comme l’argent, les escroqueries et les mensonges sont des armes que les patrons emploient normalement et systématiquement dans la lutte politique pour prendre le pouvoir et pour renforcer le contrôle sur les masses populaires et empêcher la reconstruction du parti communiste.

Il est clair d’autre part que ce régime suscite l’indignation et la haine de chaque personne honnête. Faute d’un vrai parti communiste qui mobilise, oriente et dirige toutes les forces actives des masses populaires dans une lutte efficace pour éliminer ce régime immonde et instaurer le socialisme, l’indignation peut porter à désespérer dans la possibilité de mobiliser les masses populaires à mener une politique révolutionnaire et peut pousser à des actions individuelles. Toute la culture du régime favorise et encourage cette déviation : la mort du communisme est son cliché. La bande laïque-vaticano-mafieuse joue aussi sur le désespoir qu’elle même engendre. Elle utilise à ses buts soit les attentats de régime soit les attentats de gens qui n’ont jamais eu ou qui ont perdu tout espoir que la classe ouvrière puisse mener une politique révolutionnaire. L’attentat fasciste du 22 décembre au Manifesto l’a clairement montré : si l’auteur de cet attentat n’était pas pris dans son même piège, l’attentat aurait été attribué “aux anarchistes”, comme place Fontana. L’intimidation et la confusion sont les deux armes sur lesquelles tous les groupes bourgeois jouent pour empêcher la reconstruction du parti communiste et la renaissance de la politique révolutionnaire des masses populaires. Ils y recourent parce que, dans une certaine mesure ce sont des armes efficaces.

Est-ce que nous pouvons neutraliser ces armes ? Il est certain que oui. L’expérience et la réflexion permettent à chaque communiste et à chaque travailleur de se faire une opinion fondée sur ce qui est en train de se passer, en le soustrayant aux campagnes d’intoxication et de diversion montées par le régime. Ce régime a fait de l’attentat une arme de lutte politique. A ce moment-là il n’est pas important qui est l’auteur, mais quel effet l’attentat a sur la lutte politique. Celui-ci chaque travailleur peut l’évaluer. Est-ce que les attentats de ces jours servent à la cause des travailleurs?

Aujourd’hui le problème clé de la lutte politique pour les travailleurs est la reconstruction d’un vrai parti communiste. Celui-ci est non seulement le pas décisif et indispensable pour mettre fin à ce régime et instaurer le socialisme, mais aussi pour développer sur large échelle une défense efficace des conquêtes qui restent aux travailleurs. C’est le devoir principal de chaque travailleur avancé. Que chaque travailleur avancé et chaque communiste alors mesure les effets que les attentats de ces jours ont sur son activité au service de la mobilisation de ses camarades de travail contre les capitalistes et au service de la reconstruction d’un vrai parti communiste. Si le résultat principal des attentats était d’aider les ouvriers avancés à s’unir et constituer un vrai parti communiste, de favoriser l’agrégation des travailleurs autour des ouvriers avancés, de donner aux ouvriers et aux travailleurs plus de confiance dans ses forces, nous communistes, nous serions favorables aux attentats et nous les exécuterions. Par absurde, aussi les attentats accomplis, avec d’autres objectifs, par la police et par ses acolytes, et attribués aux communistes, nous seraient utiles. En définitive, ils contribueraient à faire bouger les choses dans la juste direction pour mettre fin au régime insupportable actuel. Mais alors le régime se garderait de promouvoir des attentats.

La stratégie de la tension est encore en acte. Dans la campagne électorale en cours, il est probable que les forces du régime y recourreront. Chacun des deux pôles cherchera systématiquement de tirer de chaque attentat, quiconque en soit l’auteur, son propre avantage et d’endommager la reconstruction du parti communiste. La CP appelle par contre tous les communistes et tous les travailleurs avancés à évaluer les événements en partant de sa propre expérience. Elle appelle à dénoncer les responsabilités du régime pour l’état de précarité et d’insécurité dans lequel les masses populaires sont contraintes à vivre, à faire tous les efforts pour tirer profit des élections politiques pour recueillir des forces et des ressources pour la reconstruction du parti communiste et pour créer dans les masses populaires un terrain plus favorable à la reconstruction du parti.

Vive le (nuovo)Partito comunista italiano !