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(nouveau)Parti Communiste Italien
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Sommaire

 

La Huitième Ligne de Démarcation


Index de la seconde partie : 

1. La guerre populaire révolutionnaire de longue durée.
Nous, les communistes des pays impérialistes, quelle voie devons nous suivre pour porter la classe ouvrière à instaurer la dictature du prolétariat et commencer la phase socialiste de transformation de la société capitaliste et pour ainsi contribuer à la seconde grande vague de la révolution prolétarienne mondiale ?

2. Les révolutions de ‘nouvelle démocratie’.
La stratégie des communistes dans les pays coloniaux et semi-coloniaux opprimés par l'impérialisme.

3. La lutte de classe dans la société socialiste.
La contribution historique des pays socialistes construits pendant la première grande vague de la révolution prolétarienne et les enseignements de leur expérience.

4. La ligne de masse.
La ligne de masse comme la méthode principale de travail et de direction de tout parti communiste.

5. La lutte entre les deux lignes dans le parti.
La lutte entre les deux lignes dans le parti comme principe pour le développement du Parti Communiste et pour sa défense face à l'influence de la bourgeoisie.

Notes


4. La ligne de masse.
La ligne de masse comme la méthode principale de travail et de direction de tout parti communiste.

 

Tout parti communiste s'est trouvé et se trouvera encore à affronter la contradiction entre l'autonomie idéologique et organisationnelle du parti et le lien étroit du parti avec les masses. La première est la condition nécessaire pour que le parti puisse “élaborer” une ligne juste. La seconde est la condition nécessaire pour que le parti puisse “découvrir” et qu’il puisse “réaliser” la ligne juste. Tout parti communiste s'est trouvé et il se trouvera encore à affronter la contradiction entre les objectifs immédiats, l'objectif de la phase et l’objective final. Tout parti communiste s'est souvent trouvé et il se trouvera encore à lutter contre deux déviations opposées: l'aventurisme de ceux qui se détachent des   masses convaincus de pouvoir marcher plus vite vers l'objectif, et le suivisme de ceux qui s’épanouissent parmi les masses et se réduisent à illustrer ce que les masses font déjà, qui reproduisent l’état moyen, général, commun, répandu des masses.

La ligne de masse est le dépassement de ces contradictions et le critère pour échapper aux deux déviations.

Elle consiste à recueillir les éléments de connaissance répandus et confus qui existent parmi les masses et leurs aspirations, les élaborer et en tirer des objectifs, lignes, méthodes et critères et les porter aux masses jusqu'à ce qu’elles se les approprient et les réalisent. Ensuite recommencer, dans la nouvelle situation, à recueillir les éléments répandus et confus de l'expérience des masses dans la nouvelle situation et leurs aspirations, les élaborer et en tirer nouveaux objectifs, lignes, méthodes et critères et les porter aux masses jusqu'à ce qu’elles se les approprient et les  réalisent. En répétant ce processus plusieurs fois, chaque fois les conceptions des communistes deviennent plus riches et plus concrètes et le processus révolutionnaire avance vers la victoire.

Vue d’un autre côté, la ligne de masse consiste à trouver en tout groupe la gauche (c'est-à-dire la partie dont les tendances, si elles sont réalisées, porteront le groupe à confluer dans le cours de la révolution), le centre et la droite,  mobiliser et organiser la gauche pour qu’elle unisse à soi le centre et isole la droite.

Pour pratiquer la ligne de masse, le parti doit donc avoir assez bien assimilé le matérialisme dialectique ("sans théorie les faits sont aveugles"), faire des bonnes enquêtes ("sans les faits la théorie est vide"), avoir une bonne compréhension d'ensemble du processus révolutionnaire en cours et du rôle des différents classes dans ce processus.

Dans ces conditions le parti va vers son objectif final (la révolution socialiste) en ne visant pas directement et en chaque circonstance concrète son objectif final, mais en visant dans chaque phase et dans chaque circonstance concrète l'objectif que les masses populaires peuvent réaliser et dont la réalisation rapproche les masses de l’objectif final du parti. La ligne de masse guide le parti à réunir dans chaque phase de la lutte le front le plus large possible de classes, de forces et de personnalités pour réaliser l'objectif de cette phase. Elle implique que le parti ait le maximum d’autonomie idéologique et politique, une grande capacité de compréhension des contradictions réelles et du mouvement en cours, clairvoyance, liberté de manœuvre. Si le parti se détache des masses, il ne c’est pas parce qu’il est trop avancé par rapport aux masses, mais parce qu'il n'est pas capable de comprendre la situation concrète, il est arriéré. Un bon médecin ou un bon professeur sont d’autant plus avancés et d’autant plus “autonomes”, qu’ils savent mieux comprendre la situation effective du malade ou de l'élève. Ils ne se conforment pas à ce que le malade ou l'élève dit, ils ne font pas ce que le malade ou l'élève suggèrent, mais ils comprennent ce qu’il est et le mobilisent à atteindre l'objectif que lui aussi veut atteindre. La ligne de masse permet au parti soit d'avoir en main l'initiative, soit de rester lié étroitement aux masses et de renforcer continuellement son lien avec les masses. Le lien avec les masses devient d’autant plus étroit que la qualité du parti est plus élevée et que son autonomie idéologique et politique est plus forte. La ligne de masse est aussi la synthèse entre « parti de masse » et « parti de cadres » : le parti de cadres qui dirige les masses. Elle est la synthèse entre la direction du parti et l’autonomie des masses, entre « la politique d’en haut » et  « la politique d’en bas ».

C’était une doctrine acquise du mouvement communiste que les idées venaient de la pratique, de l'expérience. Que dans la pratique des masses il y avait en germe, en forme confuse et dispersée, les éléments de tout connaissance supérieure. On  peut citer des exemples innombrables de Marx, Engels, Lénine et Staline qui illustrent et confirment cette conception du rapport entre idées et sensations, entre conscience et expérience et ses reflets dans l'activité politique. Mao Tse-tung a exprimé de manière systématique et organique cette conception et il a indiqué la ligne de masse comme la principale méthode de travail et de direction du parti communiste. (22)

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