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Comitati d’appoggio alla Resistenza - per il Comunismo (CARC)

(Comité de soutien à la Résistance - pour le Communisme)




LE POINT CULMINANT DE LA LUTTE

DE LA CLASSE OUVRIERE D’ITALIE

POUR LE POUVOIR


Célébrons le 50e anniversaire de la victoire de la


Résistance et tirons-en les enseignements actuels


Edizioni Rapporti Sociali



I


La Résistance dans l’histoire d’Italie


Il y a cinquante ans, avec les insurrections et la libération de toutes les villes du Nord entre le 19 avril et le 1er mai, se terminait victorieusement la Résistance, c’est-à-dire la guerre des masses populaires de notre pays, dirigées par la classe ouvrière, par l’intermédiaire de son parti communiste, le PCI, contre les troupes nazies et les fascistes qui étaient devenus leurs fantoches. Si nous célébrons le cinquantenaire de la victoire de la Résistance, c’est avant tout pour rendre hommage à ceux qui ont mené ce combat et en souvenir de ceux qui ont donné leur vie dans cette lutte pour construire notre vie à nous: ils sont nos parents, notre histoire. Si nous célébrons ce cinquantenaire, c’est aussi pour en apprendre plus, et pour renforcer ce que nous avons déjà appris de cette lutte, parce que ses enseignements nous sont nécessaires pour la lutte que nous menons et que nous devrons mener dans les prochaines années. C’est pourquoi nous devons étudier assidûment et passionnément les succès et les défauts de nos pères, car ni les uns ni les autres ne sont inutiles, puisqu’ils servent à nous ouvrir un nouveau tronçon sur la route vers le communisme qu’ils ont parcourue jusqu’à nous. Leurs échecs et leurs limites ne diminuent pas l’affection et l’estime que nous leur portons, parce que ce qui fait leur grandeur et leur dignité, c’est d’avoir fait avancer la cause qui leur avait été léguée.

Nous célébrons le 50e anniversaire de cette victoire à un moment où nous entrons en plein dans une nouvelle crise générale du système impérialiste mondial. Cette crise générale est constituée d’une crise économique commencée il y a vingt ans environ, dans les années 70, qui se transforme de plus en plus manifestement, au cours de ces derniers mois, en crise politique, c’est-à-dire en une crise des régimes de différents pays et du système de relations politiques internationales, accompagnée d’une crise culturelle. Cette crise générale trouve son origine dans la contradiction entre le caractère social, collectif des forces productives et de l’activité économique qui ressemble les hommes du monde entier dans un ensemble économique unique, et le caractère capitaliste privé des rapports et des critères dans lesquels la bourgeoisie impérialiste veut les maintenir et selon lesquels elle les gère. Le système financier, le système des relations capitalistes dans les entreprises et entre les entreprises, le système des relations commerciales font eau de toutes parts: «les bilans sont dans le rouge», «les comptes ne tombent pas juste», «l’endettement s’accroît». Cet état des choses se révèle incompatible avec le travail, l’activité productrice et créative, la vie de la majeure partie de la population mondiale. De deux choses l’une: D’un côté, la bourgeoisie impérialiste s’obstine à conserver, par tous les moyens et à n’importe quel prix, le système de relations qu’elle dirige, dont elle est l’expression et dont elle tire ses privilèges; elle s’obstine à interdire par tous les moyens aux masses populaires une transformation qui leur permette d’instaurer une gestion communautaire et démocratique, communiste, de leurs forces productives et de leurs activités économiques; elle s’obstine à alimenter par tous les moyens dans les masses populaires toute sortes de contradictions, de divisions, de phénomènes de dégénérescence et de corruption, de déviation et d’abrutissement. D’un autre côté, elle est elle-même déchirée par l’affrontement de plus en plus vaste et de plus en plus aigu entre les groupes et les États impérialistes, engendré par l’impossibilité de valoriser la totalité du capital accumulé, et par la difficulté croissante de maintenir sous sa domination les masses populaires, auxquelles elle soustrait, l’une après l’autre, les conquêtes qu’elles avaient arrachées dans les trente années de l’après-guerre (1945-1975), durant la période du «capitalisme à visage humain» (emploi, conditions de travail, santé, pensions, sécurité sociale, éducation, etc.).

Cette crise générale touche toute la population mondiale et rend inéluctable une transformation générale des relations et des systèmes sociaux. Au cours des prochaines décennies, la face du monde changera de nouveau. Dans quelle direction? En dernière analyse, cela ne dépendra pas des initiatives, des intrigues, de l’insolence, des armes, des conspirations d’individus et de groupes, mais cela dépendra des masses populaires, par l’affrontement entre la mobilisation révolutionnaire des masses sous la direction de la classe ouvrière et la mobilisation réactionnaire des masses sous la direction de certains groupes de la bourgeoisie impérialiste: ce sont les masses, et seulement les masses, qui font l’histoire. La crise, les souffrances matérielles et morales et le bouleversement économique, politique et culturel auxquels la bourgeoisie impérialiste soumet les masses populaires, créent en même temps pour celles-ci la nécessité de trouver une voie nouvelle pour vivre et offrent par conséquent à la classe ouvrière la possibilité de prendre leur direction pour les conduire à s’émanciper du capitalisme. La classe ouvrière peut concevoir et instaurer un nouvel système social à la base duquel se trouvent le devoir et le droit de chaque homme à accomplir une partie du travail nécessaire à la production dont nous avons besoin, et la gestion collective de l’activité économique de tous les hommes. Donc, dans les prochains décennies et dans tous les pays du monde, la conquête du pouvoir par la classe ouvrière à la tête des masses populaire pour instaurer le socialisme et engager la transition vers le communisme deviendra de nouveau une question d’actualité et une possibilité réelle: de la nuit où la bourgeoisie impérialiste précipite les masses pourra surgir l’aube du monde nouveau.

Ainsi, dans le tissu matériel de la société, dans les rapports matériels entre les classes de notre société, sont en train de se créer à nouveau les conditions qui rendront inévitable dans le monde une nouvelle vague de révolutions socialistes et de révolutions de nouvelle démocratie, dans le cadre d’un affrontement général entre la mobilisation révolutionnaire des masses dirigée par la classe ouvrière et la mobilisation réactionnaire des masses dirigée par certains groupes de la bourgeoisie impérialiste. La résistance aux souffrances et aux bouleversements créés par le développement de la crise du système capitaliste caractérise dès aujourd’hui et caractérisera de plus en plus l’activité des masses populaires dans tout le monde. Dans les années à venir, la tâche de tous ceux qui travaillent activement pour la transformation de l’état des choses existant, est et sera de s’unir à cette résistance, d’en comprendre les aspects contradictoires, de la soutenir, de l’encourager, de l’organiser et d’y faire prévaloir la direction de la classe ouvrière, de manière à la transformer en une lutte pour le socialisme, en appliquant la «ligne de masse» comme méthode principale de travail et de direction. Pour ce qui concerne notre pays, cela signifie qu’il deviendra possible dans les prochaines années d’achever l’œuvre que la très grande majorité des combattants de la Résistance aspirait à accomplir et qu’elle n’a pas pu mener jusqu’à son terme.

La Résistance a été le point culminant, le niveau de généralisation le plus élevé qui ait été atteint jusqu’à maintenant dans notre pays par la lutte de la classe ouvrière pour prendre la direction des masses populaires, éliminer la bourgeoisie impérialiste et instaurer le socialisme. Jusqu’alors, les étapes principales de cette lutte avaient été le processus de fondation du Parti Socialiste Italien entre 1882 et 1895, les révoltes populaires de 1893-1894 et de 1898, la création au tournant du siècle des organisations syndicales de branche et des Camere del Lavoro (Bourses du travail, sièges locaux réunissant les organisations syndicales de branche, qui jouèrent un rôle important dans la mobilisation des masses ouvrières et populaires), l’opposition à la Première Guerre mondiale, la vague révolutionnaire de 1919-1921, la fondation du Parti Communiste d’Italie en 1921 et la longue période de résistance organisée contre le fascisme (1922-1943). Le mouvement des Partisans de 1943-1945 rassembla et porta à un niveau plus élevé l’expérience de la classe ouvrière et des masses populaires de notre pays, en bénéficiant aussi des enseignements et de la collaboration du mouvement communiste mondial qui avait à l’époque son centre en Union Soviétique.

La Résistance a été un mouvement qui a, dans une certaine mesure, touché, mobilisé et influencé les masses populaires du pays entier, et qui, dans le centre et le nord, a concerné tous les aspects de la vie sociale: les forces armées, l’administration de la justice, l’administration civile, l’éducation et la culture, l’organisation de la vie économique. Cette expérience a laissé dans la conscience de la classe ouvrière et des masses populaires des régions concernées des traces profondes, que ni l’occupation anglo-américaine ni la restauration du pouvoir de la bourgeoisie impérialiste sous la forme du régime de la Démocratie Chrétienne (DC) n’ont jamais réussi à effacer.

Après la victoire de la Résistance, la classe ouvrière n’a pas poursuivi la généralisation et la consolidation de son pouvoir. Les limites et les erreurs de la gauche, son manque d’expérience dans la lutte entre les deux lignes à l’intérieur du parti ont permis à la droite, hostile à la lutte de la classe ouvrière pour le pouvoir et favorable à la subordination à la bourgeoisie impérialiste, de l’emporter de plus en plus à l’intérieur du PCI. La bourgeoisie impérialiste a donc repris en main la direction du pays, et l’œuvre que la Résistance avait porte à un niveau plus avancé ne put, une fois de plus, être réalisée. Après la longue crise générale de la période 1910-1945 et grâce aux bouleversements provoqués par celle-ci, le système impérialiste mondial a, au cours des années suivantes, traversé une période de trente années (1945-1975) de reprise de l’accumulation du capital et d’expansion de l’appareil de production (la période dite «capitalisme à visage humain»); le nouveau régime de la bourgeoisie impérialiste, le régime de la Démocratie Chrétienne (DC) a pu ainsi se consolider et se maintenir. Pour le moment, la lutte de la classe ouvrière pour le pouvoir ne pouvait être poursuivie. Mais, durant cette période, les masses populaires dirigées par la classe ouvrière réussirent à arracher à la bourgeoisie impérialiste de grandes conquêtes dans les domaines économique, culturel et politique, qui ont transformé le visage de notre pays. D’autre part, la classe ouvrière n’était pas préparée à ce tournant de l’histoire qui se présentait à elle pour la première fois; ses organisation et son parti tombèrent entièrement entre les mains de ceux qui s’illusionnaient eux-mêmes et semaient l’illusion selon laquelle cette période était destinée à durer toujours, et que le système impérialiste ne connaîtrait plus de crises générales, entre les mains des partisans de la subordination de la classe ouvrière à la bourgeoisie impérialiste, des révisionnistes modernes qui devinrent les esclaves et les collaborateurs de la bourgeoisie impérialiste, jusqu’à subir, au cours de ces dernières années, les vicissitudes de sa nouvelles crise.

Au début des années 70, des milliers de travailleurs et de communistes comprirent d’une certaine façon que seule la conquête du pouvoir par la classe ouvrière et l’instauration du socialisme pouvaient consolider et étendre les conquêtes des masses populaires, faute de quoi la bourgeoisie impérialiste chercherait à les éliminer. Ils levèrent à nouveau le drapeau de la Résistance qui avait poursuivi ces objectivfs.

D’une part, les événements qui ont suivis ont montré que leur intuition était juste. Ce sont justement ces conquêtes que la bourgeoisie impérialiste depuis 1975 est en train de ronger et de liquider l’une après l’autre, dans une vaine tentative de colmater les brèches qui s’ouvrent continuellement dans son système financier et dans son système de gestion des entreprises et de l’activité économique en général.

La «politique des sacrifices» et les promesses du type «vous serez à nouveau bien demain si vous acceptiez de sacrifier aujourd’hui une partie de ce que vous avez conquis», sont devenues depuis 1975 le leitmotiv de tous les gouvernements de la bourgeoisie impérialiste, quels que soient la couleur et les principes derrière lesquels elle s’abrite.

D’autre part, ces mêmes événements ont montré que les masses populaires de notre pays devaient encore accumuler l’expérience nécessaire pour être en mesure de réaliser les objectifs qu’elles n’avaient pas réalisés au cours de la première crise générale (1910-1945). L’espoir de pouvoir les réaliser immédiatement, grâce à la force de la volonté et à la générosité des milliers de travailleurs et des communistes qui y consacrèrent leurs énergies jusqu’au sacrifice de leur propre vie, s’est révélé illusoire.

En 1945, les Partisans, ayant triomphé des troupes nazi-fascistes, ne réussirent pas à développer et à consolider les fruits de leur victoire, ni même à les sauvegarder entièrement, et cela s’explique non seulement par la trahison de quelques chefs qu’il eût fallu démasquer et remplacer, mais surtout par les limites et les erreurs que leurs dirigeants révolutionnaires ne surent pas surmonter. Tant que la bourgeoisie existera, il est impossible, pour la classe ouvrière et pour son parti communiste, d’avoir la garantie qu’aucun dirigeant ne se laissera corrompre, qu’aucun dirigeant ne trahira, qu’il n’y aura pas de mouchards et de traîtres. Mais un mouvement révolutionnaire élimine ces personnages et va de l’avant lorsque son aile gauche sait mener la lutte entre les deux lignes. Il appartenait donc aux dirigeants révolutionnaires du PCI de découvrir, en faisant le bilan des expériences des luttes menées en Italie et en tirant les enseignements du développement de la révolution prolétarienne dans le monde, la voie de la révolution socialiste en Italie, et de la vérifier en la transformant en une pratique des larges masses populaires. C’est seulement en réussissant à accomplir cette tâche qu’ils auraient empêché les partisans de la subordination de la classe ouvrière à la bourgeoisie de prendre le pouvoir dans le parti communiste. Cette tâche, que la partie révolutionnaire du PCI, de la classe ouvrière et des masses populaires n’a pas réussi à accomplir, est la tâche historique dont il nous appartient encore aujourd’hui de nous acquitter, nous, communistes, qui aspirons à être l’avant-garde de la classe ouvrière, parce que cela correspond au besoin des masses populaires.

Les masses populaires, aux prises avec les attaques quotidiennes de la bourgeoisie impérialiste, et nous-mêmes à leurs côtés, nous n’avons rien à voir avec la joie méchante manifestée par la bourgeoisie impérialiste, les «révisionnistes modernes» et la meute des repentis et des dissociés pour saluer ces défaites, comme ils saluent les défaites subies par la classe ouvrière dans d’autres parties du monde. «Le prolétariat ne s’est pas repenti»: il ne peut pas se repentir de sa condition, il peut seulement la briser, en cherchant, avec ténacité et créativité la voie permettant de le faire jusqu’à l’avoir trouvé, en tirant les leçons de ses succès et de ses échecs. Si la bourgeoisie impérialiste, les «révisionnistes modernes», et la meute des repentis et des dissociés se réjouissent de l’état des choses actuel, cela révèle justement le gouffre qui les sépare des masses populaires et assure en définitive leur défaite: l’état des choses actuel est incompatible avec la vie et le travail des masses populaires.

C’est avec cet esprit et sur la base de ces prémisses que tous les communistes et tous ceux qui aspirent à promouvoir la lutte de la classe ouvrière pour le pouvoir, l’instauration du socialisme, le début de la transition vers le communisme s’unissent aujourd’hui pour célébrer, se rappeler et étudier la Résistance.

II


Quelles leçons actuelles de la Résistance doivent retenir toute notre attention?


La Résistance est un grand événement historique; elle marque un tournant dans l’histoire de notre pays, concentré en moins de deux années (septembre 1943 - avril 1945). Tous les grands événements historiques «synthétisent», c’est-à-dire qu’ils sélectionnent et réunissent dans un ensemble organique tout ce qui est né et s’est développé dans la réalité pendant la période précédente. Pour celui qui l’analyse, la Résistance révèle de nombreuses vérités concernant les formes et les lois du mouvement politique de notre pays. Au fur et à mesure que nous avancerons, nous serons obligés de puiser, et nous aurons les moyens de puiser de plus en plus dans les enseignements de la Résistance: l’expérience ne donne des réponses qu’aux questions qui lui sont posées. Les choix que nous avons faits jusqu’à aujourd’hui et qui nous caractérisent, sont aussi le fruit du bilan de l’expérience de la Résistance, de ses succès et de ses défaites. Nous nous bornerons ici à tirer certaines leçons particulièrement importantes pour la lutte politique de ces mois.


1. La Résistance montre que les masses populaires ne peuvent pas être vaincues et que leur capacité de se transformer elles-mêmes et de transformer le monde se développe avec l’expérience.


Le fascisme a été la dictature terroriste de la bourgeoisie impérialiste, mais la Résistance et sa victoire montrent justement que ni la terreur, ni les complots policiers, ni la police politique, ni le Tribunal spécial, ni la police secrète ne sauvèrent le fascisme de l’écroulement.

Le fascisme a construit un système d’organisations, de formation et de contrôle des consciences dans lequel s’est combinée l’action de l’école, de la culture, de la radio et des journaux, de la grande majorité du clergé et des organisations de l’Église catholique. Mais tout cela n’a pas suffi à sauver le fascisme de l’effondrement.

L’histoire du fascisme, de la résistance organisée pendant ses vingt années et de la Résistance montre que la bourgeoisie est une classe en décadence, que tout succès de la bourgeoisie est aléatoire, que ni la force ni le conditionnement psychologique ne lui permettent d’arrêter le cours de l’histoire et d’empêcher que l’expérience pratique pousse les masses populaires à lutter contre la bourgeoisie impérialiste. Elle montre enfin que le destin des masses populaires est entre les mains de la classe ouvrière et non de ses oppresseurs. La violence et le conditionnement des consciences ne donnent à la bourgeoisie impérialiste que la possibilité de rendre plus laborieux et complexe le chemin de l’émancipation des masses du mode de production capitaliste et des rapports sociaux qui en découlent.

Le fait même que le fascisme a dû employer beaucoup de moyens de formation et de contrôle des consciences pour maintenir en état de soumission les masses confirme justement que seules les masses font l’histoire et que le destin de la bourgeoisie impérialiste et de son système social dépend lui-même des masses en définitive.

Certains disent que si le fascisme n’avait pas jeté le pays dans la guerre mondiale... Oui, mais pouvait-il ne pas le faire, étant ce qu’il était? Autant dire que la bourgeoisie impérialiste pourrait garder les masses en état de soumission pour toujours... si elle n’éliminait pas leurs conquêtes, si elle n’opposait pas les travailleurs entre eux, si elle n’allait pas vers la guerre, si elle n’était pas sujette à des crises générales, bref si elle n’était pas la bourgeoisie impérialiste.

Il est politiquement très important que la célébration du cinquantenaire de la victoire de la Résistance recueille et diffuse cette leçon de la Résistance, parce que nous vivons une situation révolutionnaire en développement au cours de laquelle la classe ouvrière pourra prendre le pouvoir. La confiance de la classe ouvrière dans sa capacité de diriger les masses populaires vers l’élimination du pouvoir de la bourgeoisie impérialiste, au cours de l’instauration du socialisme et de la transition au communisme, la confiance des masses populaires dans l’aptitude de la classe ouvrière à les diriger vers l’issue à la crise qui va en s’aggravant, deviennent des facteurs très importants au niveau politique. Il est évident que la bourgeoisie entretient de mille façons le manque de confiance : elle utilise pour cela les défaites de la classe ouvrière, y compris le fait que celle-ci n’ait pas réussi à prendre le pouvoir malgré la victoire de la Résistance, le «révisionnisme moderne» et le désastre que la direction des «révisionnistes modernes» a apporté dans notre pays et dans le monde entier, en premier lieu «l’écroulement des pays socialistes» après quarante années de direction des «révisionnistes modernes».

L’histoire de la Résistance et plus généralement des expériences de la classe ouvrière pendant la première crise générale du capitalisme (1910-1945) prouve clairement que la classe ouvrière «ne peut que s’autodétruire».


2. La transformation de la mobilisation réactionnaire des masses en mobilisation révolutionnaire.


Toute la science de la bourgeoisie, fasciste et antifasciste, jusqu’à la veille de la guerre et en partie même pendant la guerre, répétait et «démontrait» que le régime fasciste était un régime fort, que l’idée de le renverser était «une vaine utopie». La Résistance nous a démontré le brusque renversement de la situation dans les masses populaires, le passage rapide et massif à l’opposition et à la lutte contre le fascisme. Elle a été un exemple parfait de transformation sur une large échelle de la mobilisation réactionnaire des masses en mobilisation révolutionnaire. Qui avait éloigné de chez eux des centaines de milliers d’ouvriers et de paysans, en mettant des armes entre leurs mains? Qui les avait nourris de sermons anticommunistes, pendant qu’il les empêchait de remplir leur ventre, et les avait même envoyé combattre contre le premier pays socialiste? La Résistance confirma une loi du mouvement politique de l’époque impérialiste, que les autres événements historiques avait mise en lumière plus d’une fois: la transformation de la mobilisation réactionnaire des masses en mobilisation révolutionnaire est un parcours possible dans certaines conditions. C’est même la voie de passage à la révolution prolétarienne qui s’est présentée le plus fréquemment dans ce siècle. Il n’y a pas de mobilisation réactionnaire des masses qui, dans des conditions déterminées, ne puisse pas être transformée en mobilisation révolutionnaire. Étant donné que, au cours de la crise générale de son système, la bourgeoisie impérialiste est obligée d’avoir recours à la mobilisation réactionnaire des masses, cela ne constitue pas un point de force mais un point de faiblesse de la bourgeoisie impérialiste. On peut comparer cela à la situation d’un homme qui, pour s’ouvrir la route, est obligé de ramasser de l’explosif dont il ne contrôle pas tout à fait le maniement: il peut lui exploser dans les mains. L’étude de la Résistance nous montre la transformation et nous permet de comprendre quelles sont les conditions nécessaires pour qu’elle se produise.

Ainsi la Résistance nous enseigne qu’il faut comprendre le mouvement économique et politique de la société, qu’il faut savoir lire dans le mouvement des masses («ligne de masse») et que la compréhension de ce mouvement amène à conjuguer loptimisme de la raison à l’optimisme de la volonté. C’est une belle leçon que la Résistance nous donne contre l’économisme qui entrave encore notre marche et qui, dans la période actuelle s’exprime en substance sous la forme du choix d’«objectifs raisonnables», d’«objectifs réalisables», d’«objectifs réalistes», d’«objectifs compréhensibles par les masses», tous objectifs économiques en fait irréalisables aujourd’hui sans éliminer le système capitaliste, par exemple la diminution du temps de travail à salaire égal, éliminer le chômage en partageant entre tous les prolétaires «la quantité de travail existant», c’est-à-dire la quantité de travail nécessaire pour assurer les profits des capitalistes (afin que, bien sûr, les propriétaires des grandes fortunes puissent continuer à vivre en parasites) etc. Parallèlement, l’économisme soutient l’idée que la conquête du pouvoir par la classe ouvrière et l’instauration du socialisme sont des objectifs «irréalistes», «irréalisables», «incompréhensibles par les masses». «Les masses ne parlent pas de communisme...»: cette phrase résume toute la «science» des économistes. Est-ce que les masses «parlaient de communisme» en 1943? Dans les années précédentes est-ce qu’on expliquait aux masses dans les écoles, dans les églises, dans les rassemblements les avantages du communisme?

Chez beaucoup de camarades, les thèses économistes sont le résultat de leur démoralisation. Nous devons constater effectivement que si la crise de la bourgeoisie, avec ses bouleversements de toutes sortes, a pour effet de tremper et d’éclairer certains camarades, elle en détruit et démoralise d’autres, dont le défaitisme est relevé et amplifié de manière intéressée par la bourgeoisie impérialiste, qui cherche à l’ériger en analyse scientifique, opinion raisonnable, recherche rationnelle.

La célébration du cinquantenaire de la victoire de la Résistance doit donc marquer un approfondissement de la lutte contre l’économisme.


3. Toutes les classes populaires ont participé à la Résistance, avec des rôles différents et de façon diverse.


Toutes les classes populaires ont participé à la Résistance, même si c’est de façon diverse et avec des rôles différents. La politique du Front populaire s’est avérée juste. Il a été démontré que la direction de la classe ouvrière par l’intermédiaire de son parti communiste, peut s’étendre, au cours de la crise générale du système impérialiste mondial, à la majorité de la population.

La composition de classe de notre pays a changé profondément par rapport à l’époque de la Résistance. En particulier les paysans indépendants, ne constituent plus qu’une petite partie de la population et par contre la partie de la population qui forme les différentes classes prolétaires, les classes de travailleurs qui ne peuvent vivre qu’en vendant leur force de travail, a beaucoup augmenté. Nous devons donc comprendre cette leçon de la Résistance et l’appliquer de façon créative à une situation qui s’est transformée en profondeur dans un sens favorable à la classe ouvrière et à sa direction.

Ceci constitue une autre leçon importante, et de grande actualité, de la Résistance. Depuis le début jusqu’à aujourd’hui, l’histoire de la révolution prolétarienne nous confirme que la classe ouvrière ne peut vaincre qu’en dirigeant les autres classes populaires, que la classe ouvrière «ne s’émancipe elle-même qu’en émancipant toute l’humanité».

Aujourd’hui dans notre pays nous nous trouvons confrontés:

- à une culture bourgeoise de gauche qui a profondément dénigré la ligne du Front populaire;

- à des tendances sectaires qui cherchent à isoler la classe ouvrière en l’opposant aux autres classes populaires;

- à une manœuvre sournoise de la bourgeoisie impérialiste, menée en première ligne par les syndicats du régime et par les partis «de gauche» de la bourgeoisie, qui cherche à opposer les employés du «privé» aux employés du «public», les travailleurs salariés aux travailleurs indépendants, les chômeurs à ceux qui ont un emploi, les jeunes aux retraités, etc.

- à des tendances mouvementistes et interclassistes qui nient la nécessité ou la possibilité de la direction de la classe ouvrière sur les masses populaires par l’intermédiaire de son parti communiste.

La célébration du cinquantenaire de la victoire de la Résistance doit être une occasion de renforcer la lutte contre ces quatre positions et d’approfondir et de propager, sur la base de l’expérience de la Résistance, notre ligne qui soutient l’exercice de la direction de la classe ouvrière, à travers son parti communiste, sur les autres classes populaires unies dans un front basé sur une unité solide entre la classe ouvrière et les autres classes prolétariennes.


4. La classe ouvrière et son parti communiste (PCI) ont dirigé les masses populaires dans la Résistance.


La classe ouvrière a exercé un rôle dirigeant dans la Résistance: par les grèves, par les actions des GAP(1) et des SAP(2), par les manifestations, par l’apport aux formations partisanes, par son parti, le Parti Communiste Italien (PCI). L’histoire de la lutte contre le fascisme pendant les vingt ans de ce régime (1922-1943) et l’histoire de la Résistance montrent qu’il n’y a pas de défaite que le parti communiste ne puisse surmonter s’il corrige ses erreurs et continue à poursuivre la cause de la révolution dans l’unité avec les masses populaires. Malgré les revers subis en 1922 avec l’instauration du gouvernement fasciste, en 1924 avec la consolidation du régime après l’«affaire Matteotti», en 1926 avec la décapitation de son Centre, le parti communiste a pu renaître et se consolider jusqu’à devenir en pratique le parti dirigeant de la Résistance.

Malgré les coups terribles infligés pendant une longue période par la bourgeoisie impérialiste à la classe ouvrière, le régime terroriste de la bourgeoisie impérialiste s’acheva alors que la classe ouvrière atteignait son plus haut niveau de force et de pouvoir: la Résistance.

La Résistance confirme que la classe ouvrière est une classe dirigeante mille fois plus forte que la bourgeoisie impérialiste, que sa direction sur les masses populaires dispose de ressources et d’instruments que la bourgeoisie impérialiste ne peut posséder, mille fois plus puissants que ceux (la force de l’habitude, l’ignorance et l’abêtissement, le chantage économique, la violence) dont se sert la bourgeoisie pour exercer sa direction. Le renoncement de la classe ouvrière à généraliser et à consolider son pouvoir après la conclusion victorieuse de la Résistance confirme qu’elle ne peut «que s’autodétruire» et confirme donc la leçon donnée également par l’histoire des pays socialistes: ils ont résisté victorieusement aux agressions militaires, aux sabotages, aux encerclements politiques, aux blocus économiques de la bourgeoisie impérialiste et ne se sont écroulés que de l’intérieur, par l’érosion de longue durée menée par la direction des «révisionnistes modernes». En dernière analyse, la cause des insuccès de la classe ouvrière réside dans ses limites et ses erreurs, les limites et les erreurs de son parti communiste.

D’où l’importance de la reconstruction du parti communiste, comme avant-garde organisée de la classe ouvrière, instrument principal de la direction de la classe ouvrière sur les masses populaires.

La célébration du cinquantenaire de la victoire de la Résistance doit donc donner un plus grand élan à la lutte pour la reconstruction du parti communiste dont la Résistance nous enseigne l’omnipotence.


5. L’Union Soviétique et le mouvement communiste international ont fourni un grand soutien à la Résistance.


L’étude de la Résistance montre le rôle considérable et positif joué par lUnion Soviétique et par le mouvement communiste international dans l’histoire de notre pays. On peut affirmer qu’il n’y a pas un épisode de la Résistance où on n’aperçoive pas la contribution de l’Internationale Communiste. De nombreux dirigeants de la Résistance ont fait leur école en combattant contre le fascisme dans les Brigades Internationales en Espagne. L’Union Soviétique a fourni aux communistes italiens, et donc aux masses populaires italiennes, l’immense patrimoine de son expérience; elle a aidé de mille façons la naissance et le développement de la guerre des partisans, dans notre pays comme dans d’autres pays.

Pourquoi la culture bourgeoise et les groupes «de gauche» salissent-ils le rôle joué par l’Union Soviétique et par l’Internationale Communiste dans la Résistance? Pendant de longues années, dans notre pays, la culture bourgeoise de gauche a construit et propagé la mystification selon laquelle l’échec de la classe ouvrière a établir son pouvoir et donc à instaurer le socialisme dans notre pays était du à la «volonté de Staline», aux «accords de Yalta». Cette mystification a la même consistance que la thèse opposée, selon laquelle le mouvement révolutionnaire dans notre pays était dû à l’incitation et à l’œuvre des Soviétiques.

Le matérialisme dialectique a depuis longtemps expliqué que toute chose se développe sur la base de ses contradictions internes. La classe ouvrière italienne et son parti sont les responsables principaux de leurs succès et de leurs insuccès. La bourgeoisie dénigre l’Union Soviétique et l’Internationale Communiste pour les mêmes motifs qui lui font dénigrer la classe ouvrière italienne et son parti; pour faire obstacle au développement du rôle dirigeant de la classe ouvrière.

La célébration du cinquantenaire de la victoire de la Résistance doit être aussi la célébration du grand rôle positif joué par l’Union Soviétique et par l’internationalisme prolétarien.


6. Les limites et les erreurs du parti communiste (PCI) dans la Résistance.


En dernier lieu, l’étude de la Résistance nous fait progresser dans la compréhension des limites et des erreurs qui ont empêché la classe ouvrière, après la conclusion victorieuse de la Résistance, de généraliser et de consolider son pouvoir. Nous avons besoin de comprendre ces limites pour les dépasser et ces erreurs pour ne pas les refaire pendant la crise générale en cours actuellement. Nous avons déjà mis en lumière certaines de ces limites et nous avons tiré de notre analyse la thèse que «le maoïsme est la troisième étape supérieure de la pensée communiste, après le marxisme et le léninisme».

Nous croyons qu’à ce niveau les limites et les erreurs dans la pratique du parti communiste de la classe ouvrière (PCI) dans la Résistance se résument au manque, pendant la résistance organisée contre le fascisme (1922-1943) et pendant la Résistance, d’une compréhension correcte de la transformation qui était en train de s’accomplir dans la société, du caractère général et de longue durée de la crise en cours, des deux issues possibles à la crise générale du capitalisme, de l’inéluctabilité de la guerre et de l’écroulement du fascisme, de la transformation de la mobilisation réactionnaire en mobilisation révolutionnaire, de la nécessité de combiner la lutte contre le nazi-fascisme avec la mobilisation des masses pour la transformation socialiste de l’économie (d’où les limites aussi de la mobilisation populaire pour la guerre contre le nazi-fascisme). Il faut y ajouter la faible confiance dans l’avenir de la classe ouvrière (d’où la surévaluation des forces de la bourgeoisie et les concessions excessives pour l’«entraîner» dans la Résistance), l’absence d’adoption consciente et systématique de la ligne de masse comme méthode principale de travail et de direction, l’incompréhension de la lutte entre les deux lignes en cours dans le parti. D’où l’importance que revêt aujourd’hui l’analyse de la cause et de la nature de la crise générale en cours, de la théorie de la situation révolutionnaire en développement, de la théorie de la guerre populaire révolutionnaire de longue durée, de la ligne de masse, du maoïsme. L’étude de la Résistance confirme cette importance.

De toute évidence, l’identification des limites et des erreurs n’est jamais complète jusqu’à la confirmation par l’expérience. Telle est la limite de la clarification que nous pouvons accomplir par l’étude de la Résistance et qui devra être vérifiée par notre activité ultérieure.


7. La Résistance montre la nature réelle du fascisme et de la deuxième guerre mondiale, contre la conception idéaliste de la société.


L’étude de la Résistance montre que le Parti communiste italien, le mouvement communiste international avec l’Union Soviétique à sa tête et la classe ouvrière se consacrèrent pleinement à promouvoir le développement et la consolidation de la lutte des partisans. Il montre par contre que tous les groupes impérialistes, non seulement ceux qui s’avouaient clairement nazi-fascistes, mais aussi les neutres et même les Anglo-Américains en guerre contre les puissances de l’Axe, entravèrent de mille manières ou dans le meilleur des cas traitèrent avec méfiance et avec mépris la lutte des Partisans. Ce constat est une excellente leçon de la conception matérialiste de l’histoire.

Quel a été l’aspect principal de la deuxième guerre mondiale, l’aspect principal du fascisme?

La deuxième guerre mondiale a été l’unité de deux contraires. Pendant les années de sa préparation et pendant la deuxième guerre mondiale, l’élément principal du mouvement politique en général a été la contradiction entre la classe ouvrière et la bourgeoisie impérialiste, et donc la contradiction entre la mobilisation révolutionnaire des masses dirigée par la classe ouvrière et la mobilisation réactionnaire dirigée par des groupes de la bourgeoisie impérialiste. La contradiction entre groupes impérialistes et l’affrontement entre les deux camps impérialistes ont été en général l’élément secondaire. Bien entendu, dans le processus concret, le rôle principal a été exercé tantôt par l’une tantôt par l’autre des deux contradictions.

Dans le fascisme comme dans le nazisme l’aspect principal a été la dictature terroriste de la bourgeoisie impérialiste sur les masses populaires; le système d’idées et d’idéaux réactionnaires n’a été que l’aspect secondaire du nazi-fascisme. Dans notre pays, la bourgeoisie impérialiste a confié son destin aux fascistes pendant la première crise générale du système impérialiste mondial (1910-1945) pour écraser la mobilisation révolutionnaire des masses populaires. Le fascisme a été la destruction et la répression des organisations des prolétaires qui luttaient pour la transformation socialiste de la société, qui voulaient un système économique ayant pour but la satisfaction des besoins matériels et spirituels de la population, qui voulaient du travail et des salaires décents. Le fascisme a été la répression des paysans pauvres et des ouvriers agricoles qui voulaient «la terre à celui qui la travaille». Il a été un mouvement tendant à sauvegarder les intérêts et les privilèges des capitalistes italiens et étrangers, des agrariens, de cette poignée d’italiens qui vivaient en parasites du produit du travail d’autrui, pour sauvegarder les privilèges de la monarchie et de sa Cour, du Vatican et du haut clergé. Pour y parvenir il a dû «mettre en rangs» les travailleurs et les maintenir enrégimentés. Le fascisme a été un mouvement armé et extralégal lorsque cela convenait aux patrons; il a été un mouvement légaliste, partisan de la répression, royaliste, clérical et paternaliste quand les patrons en ont eu besoin. Pour «maintenir dans les rangs» les travailleurs, les fascistes ont affiché dans leurs discours des idées et des idéaux meilleurs que leur propre pratique, et ils se sont parés de certaines choses qui sont chères à tous les travailleurs (leur pays, l’ordre public, leur culture, la famille, le respect de soi même, la dignité, etc...: toutes choses justement que la situation concrète de la société bourgeoise refusait à la plupart des travailleurs et que les fascistes niaient à la masse des travailleurs). Lorsqu’ils ont pu le faire, les fascistes ont utilisé aussi ce moyen pour dresser les travailleurs italiens contre les travailleurs d’autres pays, pour attacher les travailleurs italiens aux chaînes des patrons italiens. Plus leur action était hostile et nuisible aux masses populaires italiennes, plus ils ont dû la masquer en élevant la voix contre d’autres peuples au nom du peuple italien. En se servant de la rhétorique sur la famille, d’un peu de charité aux familles nécessiteuses (l’ONMI - Organisation nationale pour la maternité et l’enfance, les colonies pour les jeunes garçons, etc.) et par la création d’un système d’assurance pour la maladie, les accidents et la vieillesse, ils ont caché la baisse des salaires des familles de travailleurs, le manque de prévention des accidents du travail, l’oppression des femmes (des droits plus réduits et des salaires plus petits que ceux des hommes), l’analphabétisme, la mortalité infantile élevée, l’éducation des garçons pour en faire des soldats au service des patrons, l’obligation faite à tous les travailleurs de «se taire, obéir et travailler ou combattre».

En échange de la vie paisible que les fascistes lui assuraient, la bourgeoisie impérialiste a laissé faire aux fascistes des choses sur lesquelles certains de ses représentants, parfois même très nombreux, étaient en désaccord ou dont ils mettaient en doute la pertinence: les lois raciales, les organisations de masse fascistes, la «mystique fasciste», l’alliance avec le nazisme allemand, les agressions contre la Libye, l’Espagne, l’Éthiopie, l’Albanie, la Grèce, la Yougoslavie, la France, l’Union Soviétique et tout le processus désastreux de la deuxième guerre mondiale, jusqu’à la cession de certaines provinces italiennes à l’Allemagne nazie, au rôle de gendarmes à la solde des nazis contre leurs compatriotes (République Sociale Italienne ou République de Salò) et à l’occupation de l’Italie d’abord par les Allemands et après par les USA, dont nous nous ne sommes pas encore délivrés. La bourgeoisie impérialiste ne s’identifie jamais totalement avec un régime politique déterminé.

Parallèlement, la politique des impérialistes Anglo-Américains dans les années d’avant-guerre, leur action concrète dans la direction de la guerre et leur politique dans l’après-guerre ont eu comme règle suprême de prévenir et d’écraser le mouvement révolutionnaire en Europe. La lutte contre les États impérialistes de la formation opposée ne venait qu’en second lieu, subordonnée à cette règle principale. Leur antagonisme avec le mouvement révolutionnaire était absolu, tandis que l’affrontement avec les groupes impérialistes de l’Axe était relatif, conditionné, limité, toujours prêt à se transformer en collaboration contre le mouvement révolutionnaire.

Ce phénomène s’est manifesté de façon claire dans leur façon de conduire de la guerre en Italie. Après avoir collaboré avec le régime fasciste pendant de longues années, lorsqu’ils finirent par entrer en guerre outre celui-ci, leurs troupes progressèrent dans notre pays en le mettant à feu et à sang, en détruisant des villes, en pillant et en terrorisant la population, en même temps qu’ils lésinaient sur l’aide aux partisans, cherchant par tous les moyens à opposer les formations partisanes les unes aux autres, à alimenter les divisions, à créer des formations de diversion et en générale à affaiblir et détruire le mouvement partisan, menant contre lui une guerre cachée et non déclarée, dont le point culminant fut le désarmement des partisans et leur persécution individuelle poursuivie ensuite par le régime DC (démocrate-chrétien) et reprise périodiquement jusqu’à nos jours.

La même leçon peut être tirée de leur façon de mener la guerre sur tous les autres fronts, jusqu’à l’emploi criminel des bombes atomiques pour terroriser et faire du chantage aux peuples du monde entier.

Cette démonstration est complétée par leur politique de soutien aux vestiges des régimes nazis et fascistes et de lutte contre les masses populaires et les pays socialistes dans les années d’après-guerre.

Par contre, la culture bourgeoise de gauche a affirmé et affirme que la deuxième guerre mondiale a été une lutte entre deux systèmes d’idées, entre deux camps idéologiques, comme une guerre idéologique, une réédition des «guerres de religion». Elle a affirmé et affirme que le nazisme et le fascisme furent le fruit de la «méchanceté humaine», le fruit du «mal» ou de l’«action du diable», ou que la bourgeoisie impérialiste a eu recours au fascisme par myopie, ou encore qu’elle n’a fait que subir le fascisme, régime de la petite bourgeoisie et de la «racaille».

Pourquoi ces mystifications ont-elles bénéficié des faveurs de la bourgeoisie?

Parce qu’elles cachent et brouillent l’affrontement d’intérêts et le rôle des classes dans la lutte d’aujourd’hui. Ces thèses cachent le lien organique existant entre le fascisme et la bourgeoisie impérialiste; elles cachent la leçon de l’histoire qui montre que, au cours de la crise générale de son système, la bourgeoisie impérialiste recourt à n’importe quel moyen pour conserver le pouvoir; elles cachent le fait que dans la société moderne, deux classes seulement (la bourgeoisie impérialiste ou la classe ouvrière) peuvent exercer le rôle dirigeant; elles brouillent les rôles que les différentes classes de la société peuvent avoir; elles entravent le développement de la direction de la classe ouvrière sur les masses populaires dont la petite bourgeoisie fait partie; elles alimentent la thèse selon laquelle les «maux» de la société sont un produit des masses tandis que la direction éclairée serait le fait d’un petit nombre d’hommes sages et cultivés.

La culture bourgeoise de gauche remplace la confrontation des classes et de leurs intérêts par celle des idéaux et des conceptions. Cette deuxième configuration est plus complexe, plus floue, et plus mobile que la première.

En effet, d’un côté la lutte entre les classes doit exister aussi comme lutte entre les idées et les idéaux, car elle se reflète également dans la conscience des hommes, puisque les hommes pensent et sentent. D’un autre côté les deux. Configurations ne coïncident pas de manière absolue. Quelle est la relation entre les deux?

Pour faire avancer sa cause, la cause du communisme, la classe ouvrière doit promouvoir des idées progressistes, des idées de transformation, des idées d’égalité entre les hommes au-delà des différences de race, de sexe, de nationalité, de croyances, des idées de liberté, d’affranchissement du besoin et de la contrainte, des idées de collaboration et de solidarité, toutes idées contraires à l’oppression de classe, de race, de nation et de sexe. Elle doit affirmer pour tous les hommes le droit et le devoir de jouer un rôle positif dans la société, elle doit avoir et affirmer une conception dialectique et matérialiste du monde.

La bourgeoisie impérialiste doit, pour survivre, promouvoir et alimenter des idées et des conceptions réactionnaires: le droit du plus fort et du plus intelligent, le droit des élites à commander et à jouir des privilèges, le devoir d’obéissance et de reconnaissance pour les autres. Elle doit entretenir des idées d’inégalité «naturelle» entre les hommes, le droit aux abus de pouvoir et à l’affirmation individuelle, le devoir de résignation et de servilité, l’ignorance et la superstition, l’individualisme, l’égoïsme, le carriérisme, l’esprit hiérarchique, l’exploitation des capacités individuelles à des fins personnelles et opposés aux autres, l’idéalisme et la métaphysique.

Cela veut-il dire que tous ceux qui combattent dans les rangs révolutionnaires sont imprégnés d’idées progressistes? Non, ils sont modelés par les rapports de production actuels et par les rapports sociaux contradictoires qui en découlent. En général, la transformation de leur conscience ne précède pas leur participation au mouvement révolutionnaire, mais elle en est la conséquence plus ou moins directe, plus ou moins rapide. La révolution favorise et alimente la transformation des consciences, elle a besoin de la transformation des consciences, mais elle ne présuppose pas une transformation universelle des consciences.

Ce qu’on vient de dire signifie-t-il que tous les individus appartenant au camp de la bourgeoisie impérialiste sont imprégnés à cent pour cent d’idées réactionnaires? Pas nécessairement. La lutte pour la conservation du régime des privilèges, de l’exploitation et de l’oppression favorise et alimente des idées, des conceptions, des sentiments, des motivations et des attitudes réactionnaires. Mais le caractère contradictoire de la société actuelle génère des idées progressistes jusque chez certains individus du camp de la bourgeoisie impérialiste; il mine chez certains d’entre eux la confiance dans la cause de leur classe. D’où le phénomène de certains bourgeois qui soutiennent la politique de leur classe «en se bouchant le nez», de ceux qui (à la manière de Giovanni Gentile, pour citer un cas souvent évoqué aujourd’hui) évitent de «se salir les mains» dans certaines choses mais les font faire ou les laissent faire par des personnes «moins intelligentes» qu’eux, de ceux qui individuellement, empêchent quand ils le peuvent qu’ou commette des «excès» de leur côté , qui évitent que «le sang des victimes de leur régime salisse également leur maison», de ceux que la culture bourgeoise de gauche utilise pour démontrer qu’il n’y a pas une liaison nécessaire, génétique entre la bourgeoisie impérialiste et les idées et les conceptions réactionnaires.

Pour conclure, il n’est pas vrai que la deuxième guerre mondiale ait été en substance surtout une guerre entre des idéologies, il n’est pas vrai que le nazisme et le fascisme aient été essentiellement un produit d’idées réactionnaires. Ces thèses font partie de la conception idéaliste de la société, qui remplace les faits par les idées, les actions par les intentions, les intérêts par les idéaux. Une manifestation importante de cette conception idéaliste de la société dans l’actualité politique est la thèse selon laquelle le gouvernement de Berlusconi serait un gouvernement fasciste, thèse qui s’appuie sur les idées réactionnaires chez bon nombre de représentants du gouvernement de Berlusconi. Cette thèse, apparemment de gauche parce qu’elle stigmatise le gouvernement de Berlusconi, est en réalité une expression pratique de l’état d’esprit des tenants de la «défaite historique» de la classe ouvrière. Elle exalte le caractère démocratique des gouvernements précédents en se fondant sur les idées affichées ouvertement par leurs membres, et elle cache la putréfaction et la désagrégation du régime de la DC, processus qui reste d’actualité. Cette thèse donne la crise politique pour terminée et nie donc, jusqu’à la possibilité pour la classe ouvrière de prendre le pouvoir pendant cette crise; elle cache l’affrontement d’intérêts réels, l’affrontement entre les classes derrière le rideau de fumée d’un affrontement complexe entre des idées et des opinions; elle met au premier plan les divisions idéologiques des masses populaires et cache leur unité d’intérêts, elle favorise la mobilisation réactionnaire des masses et cache le danger réel du fascisme qui peut apparaître dans l’affrontement, encore à venir, entre mobilisation révolutionnaire des masses et mobilisation réactionnaire des masses. Après la chute du gouvernement de Berlusconi, les mêmes qui se donnaient tant de mal pour proclamer la «deuxième république» se donneront la même peine pour proclamer qu’avec le nouveau gouvernement, ayant succédé à Berlusconi, la crise politique est enfin résolue. Ne nous laissons pas tromper: en réalité la crise politique n’en est qu’à son début, parce qu’aucun des problèmes réels qui ont provoqué la crise du régime DC n’a trouvé ni ne peut trouver une solution immédiate, pas plus avec le gouvernement de Berlusconi qu’avec son successeur. Cette crise politique plonge ses racines dans la crise économique et elle ne peut être résolue que par une transformation générale de la société au niveau économique, politique et culturel: la conquête du pouvoir par la classe ouvrière à la tête des masses populaires et l’instauration du socialisme constituent non seulement une issue possible de la crise générale actuelle, mais c’est celle pour laquelle nous combattons.

Voila pourquoi il est politiquement important que cette commémoration du cinquantenaire de la victoire de la Résistance tire et diffuse cet enseignement de la Résistance et devienne une occasion de lutte contre la conception idéaliste de la deuxième guerre mondiale et du nazi-fascisme, et plus généralement contre la conception idéaliste de la société, dont la bourgeoisie impérialiste se sert comme une arme dans sa lutte pour contre la classe ouvrière.

8. Le rôle du fascisme dans l’histoire de notre pays, contre la réhabilitation du fascisme.


Aujourd’hui la bourgeoisie, en Italie et dans le monde entier, est en train de réhabiliter le nazi-fascisme. Pour ce qui concerne notre pays, la bourgeoisie réhabilite le fascisme en utilisant différentes voies convergentes.

D’un côté elle minimise et justifie les crimes du régime fasciste, les dommages causés aux masses populaires italiennes et à celles des autres pays envahis par les fascistes (Libye, Éthiopie, Espagne, Yougoslavie, Grèce, Albanie, Union Soviétique) ou qui ont souffert de la présence du fascisme en Italie. Elle profite des méfaits commis par le régime de la DC et par l’impérialisme USA pour montrer qu’en définitive le fascisme n’était pas pire et que peut-être, dans certains domaines, il était même meilleur que le régime qui l’a remplacé. Le régime fasciste a servi à la bourgeoisie impérialiste pour gouverner le pays pendant la crise générale, pour briser par la mobilisation réactionnaire des masses la mobilisation révolutionnaire des masses dirigée par la classe ouvrière (et il échoua sur ce point, car après le succès initial de la mobilisation réactionnaire, celle-ci dans la Résistance se transforma en mobilisation révolutionnaire d’un niveau supérieur à la précédente dans la Résistance, et la classe ouvrière atteignit le niveau le plus élevé de pouvoir qu’elle est jamais atteint; si elle ne réussit pas à le généraliser, à le consolider et à le développer elle le doit seulement aux limites et aux erreurs de son parti communiste). Le régime de la DC permit à la bourgeoisie impérialiste de gouverner le pays pendant la période de reprise et de développement. Le fait que la dégradation de la condition humaine (la corruption et la marchandisation des rapports humains et l’exclusion sociale de masse) et la détérioration de l’environnement ont progressé sous le régime de la DC par rapport au fascisme, confirme que ces tares sont structurellement liées à la survie du mode de production capitaliste, que la bourgeoisie n’est désormais qu’une classe en décadence et condamnée par l’histoire.

D’autre part, la bourgeoisie, exploitant l’idéalisme de la culture ambiante (de la culture formée par la classe dominante) réduit, comme on a indiqué ci-dessus, le fascisme à un ensemble d’idées et d’opinions, sur lesquelles il s’agit d’«ouvrir le débat» et sur lesquelles elle propose de discuter et de réfléchir comme on discute et on réfléchit à propos de n’importe quelle autre idée. Ce faisant, elle transforme le problème de la lutte de classe et du rôle du fascisme en tant que politique terroriste de la bourgeoisie impérialiste en un débat plus ou moins académique, savant et abstrait autour des valeurs et des idées et dans ce débat les masses populaires se partagent inévitablement, étant donnée l’oppression à laquelle elles sont soumises par la bourgeoisie.

Exploitant l’individualisme de la culture ambiante, la bourgeoisie présente le fascisme comme un idéal, juste ou erroné peu importe, mais digne de respect parce que «certains y ont vraiment cru». Ainsi elle transforme le problème de la lutte de classe et du rôle du fascisme en tant que politique terroriste de la bourgeoisie impérialiste dans le problème de savoir si les fascistes étaient tous des profiteurs et des êtres méprisables, s’ils y croyaient ou s’ils faisaient semblant d’y croire pour en profiter: bref, en un problème de psychologues et de curés au sens péjoratif. Le fascisme n’est pas un idéal en lequel certains ont cru et pour lequel ils ont combattu. Les patrons ont confié le gouvernement aux fascistes dans les années 20 lorsqu’ils se sont sentis menacé par les travailleurs, dans le but de garder et de défendre à n’importe quel prix et par tous les moyens leurs intérêts et leurs privilèges. Pour quelles actions les fascistes d’hier et leurs disciples d’aujourd’hui demandent-ils le respect? Le fait que certains fascistes personnellement «n’aient rien gagné», que certains «aient été des courageux et des braves» ou «se soient opposés aux excès du régime» (c’est-à-dire d’autres fascistes), n’a rien à voir ici. L’histoire de la lutte de classe est remplie de bonnes intentions et de bons sentiments mis au service des patrons, grâce auxquels les exploiteurs maintiennent leur système en vie. Le fait que certains donnent leur vie et consacrent leurs énergies au service des oppresseurs, rend-il plus agréable et moins pénible l’oppression? Se comporter en braves au service d’une cause erronée constitue-t-il un mérite? Le fait que Gentile a protégé un juif ou cent juifs contre les persécutions raciales, compenserait-il peut-être les abus du régime qu’il soutenait? Tout cela ne rend-il pas encore plus ignoble un individu qui faisait exécuter par d’autres, moins riches et moins instruits que lui, des actions dont il connaissait l’infamie?

Enfin la bourgeoisie traîne dans la boue la Résistance et minimise son rôle dans l’histoire de notre pays en affirmant que «avec la victoire des Anglo-Américains, le fascisme aurait été vaincu de toute façon», en cachant le rôle de la résistance organisée contre le fascisme menée par les communistes de 1922 à 1943, en attribuant à la Résistance et à l’antifascisme les méfaits de son propre régime, le régime de la DC présenté comme un régime «issu de la Résistance», en dénigrant les partisans morts et en persécutant les survivants, en réunissant dans une «mouvement de pitié universelle» les morts et les combattants «des deux côtés». Pourquoi ce courant de réhabilitation du fascisme, qui remplace peu à peu la culture bourgeoise de gauche, s’est-il développé dans la bourgeoisie?

Parce que, au fur et à mesure que la nouvelle crise générale s’approfondit, la bourgeoisie impérialiste a besoin d’une culture de droite, d’une culture qui exalte le privilège et le droit du plus fort, de la classe dominante , des chefs. La réhabilitation du fascisme ouvre la voie à cette culture, elle atténue la lutte contre celle-ci, elle montre le chemin de l’«antifascisme des patrons» et elle ouvre la voie au fascisme de demain.

Parce que la bourgeoisie impérialiste a entrepris et ne pouvait faire autre chose qu’entreprendre une lutte à mort contre le rôle politique de la classe ouvrière, pour empêcher celle-ci de prendre confiance dans son propre rôle dirigeant, pour empêcher que pendant la crise générale grandisse dans les masses populaires la confiance dans la classe ouvrière en tant que classe capable de les diriger mieux que la bourgeoisie impérialiste, en tant que classe capable d’instaurer un système social dans lequel «il y aura de la place pour tout le monde».

Il est donc politiquement important que la célébration du cinquantenaire de la victoire de la Résistance relève et diffuse le rôle de la classe ouvrière dans la Résistance et les influences positives, progressistes exercées par la Résistance dans l’histoire de notre pays et, en général, par la lutte contre le nazi-fascisme dans le monde. Même si la classe ouvrière n’a pas généralisé et affermi les résultats obtenus par la Résistance, si elle n’a pas consolidé sa direction et instauré le socialisme, ce sont les rapports engendrés par la Résistance, l’expérience d’organisation et de lutte accumulée qui ont permis aux masses populaires d’arracher toutes les conquêtes acquises dans les trente années de «capitalisme au visage humain», conquêtes que la bourgeoisie impérialiste cherche maintenant à éliminer.

Telles sont selon nous les leçons actuelles que nous devons mettre en lumière pendant la célébration du cinquantenaire de la victoire de la Résistance, parce qu’elles revêtent une grande importance pour la lutte politique menée aujourd’hui dans notre pays, dans le cadre de la crise politique qui est en train de se développer et de s’étendre, crise qui comporte la possibilité de la conquête du pouvoir par la classe ouvrière, mais qui demande aussi que celle ci descende dans l’arène de la lutte pour le pouvoir, c’est-à-dire avant tout que soit reconstruit son parti communiste.



  1. GAP - Gruppi d’Azione Partigiani - groupes de partisans qui ouvraient en ville; ils vivaient dans la clandestinité et se consacraient à plein temps à la guerre partisane (sabotages, exécutions, anéantissements de structures et de groupes nazi-fascistes).

  2. SAP - Squadre d’Azione Partigiane - commandos formés par des travailleurs qui continuaient à exercer leur profession normalement et effectuaient des actions contre des structures et des groupes nazi-fascistes et qui protégeaient les travailleurs et les structures productives des représailles menées par les nazi-fascistes.




Comitali di Appoggio alla Resistenza - per il Comunismo (C.A.R.C.) (Comités de Soutien à la Résistance - pour le Communisme)

Direction Nationale,

Milan, 21 Janvier 1995

web : www.carc.it

e-mail : resistenza@carc.it


Ristampa e diffusione a cura del CCCLRPCI - (Comitato Contro la Criminalizzazione della Lotta per la Ricostruzione di un Partito Comunista in Italia).

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