Que les communistes des pays impérialistes unissent leurs forces pour assurer la renaissance du mouvement communiste !

La crise du capitalisme et la résistance des masses populaires

sabato 15 luglio 2006.
 

La crise du capitalisme et la résistance des masses populaires

 

* Jour après jour, les contradictions s’accentuent entre la bourgeoisie impérialiste et les masses populaires des pays opprimés et aussi des pays impérialistes. Au même moment, les contradictions entre les groupes impérialistes et leurs États s’aggravent elles aussi. La contradiction entre le caractère collectif atteint par les forces productives matérielles et spirituelles des êtres humains d’une part et de l’autre, la survie des rapports de production capitalistes devient toujours plus antagonique et se manifeste dans des domaines de plus en plus nombreux (la dévastation de l’environnement et la remise en question de l’intégrité même de l’espèce humaine en sont des exemples) et de manière chaque fois plus forte. La survie des rapports de production capitalistes fauche toujours plus de victimes parmi les masses populaires au sein même des pays impérialistes, en plus de précipiter les masses populaires des pays opprimés et des ex-pays socialistes dans un gouffre sans fond. Au début des années 70 du siècle dernier s’est terminée la période de reprise de l’accumulation du capital et de développement de l’activité économique qui avait suivi la Seconde Guerre mondiale et a débuté la seconde crise générale du capitalisme. La crise provoquée au sein du mouvement communiste par la domination du révisionnisme moderne a abouti jusqu’à l’effondrement du camp socialiste, la liquidation d’une grande partie des partis créés dans le cadre de la Première Internationale communiste et la disparition d’une grande partie des institutions (États, partis, organisations de masse) créées lors de la première vague de la révolution prolétarienne mondiale. Le déclin du vieux mouvement communiste a permis au capitalisme de s’étendre ouvertement de nouveau en toute liberté, à tous les niveaux et dans tous les coins du monde, suivant sa nature profonde. Le caractère réactionnaire, anti-populaire et destructif du capitalisme dans sa phase impérialiste est réapparu au premier plan. Le résultat est qu’à partir du début des années 90, la crise générale du capitalisme a progressé plus rapidement sur une vaste échelle et au niveau mondial, donnant la confirmation que le capitalisme est historiquement dépassé.

 

Cela pousse la bourgeoisie impérialiste à intensifier la guerre d’extermination qu’elle mène de fait contre les masses populaires des pays impérialistes et des pays opprimés, afin de créer des conditions d’exploitation adéquates à la valorisation de la masse de capital accumulée. Au même moment, les groupes et les États impérialistes sont poussés, étant donné les nécessités de la valorisation du capital, à une nouvelle guerre inter-impérialiste. Les groupes impérialistes européens, en particulier, ne peuvent faire valoir leurs intérêts économiques et politiques contre le cambriolage et l’arrogance des groupes impérialistes U.S. qu’en se constituant comme puissance politique et militaire opposée aux États-Unis. Pour les groupes impérialistes, régler les comptes entre eux devient pour chacun d’eux une question de vie ou de mort toujours plus pressante : dans le cadre du capitalisme, il n’y a pas d’autre façon de s’imposer. C’est seulement en se dirigeant sur cette voie que l’Union européenne peut survivre et se développer. C’est la voie que la bourgeoisie impérialiste suit, inéluctablement et spontanément ; et pour la suivre, elle doit bon gré mal gré pousser les masses populaires et même la classe ouvrière à marcher avec elle.

 

Le développement de la révolution socialiste dans les pays impérialistes consiste à transformer la guerre d’extermination que les masses populaires subissent aujourd’hui, en une guerre où elles combattront de façon organisée, en prenant l’initiative dans leurs propres mains avec une stratégie et des tactiques adéquates à arracher la victoire. Seul le développement de la révolution socialiste dans les pays impérialistes peut empêcher une nouvelle guerre inter-impérialiste en la prévenant ou en la transformant en guerre révolutionnaire. La renaissance du mouvement communiste est donc une nécessité.

 

* La résistance que les masses populaires opposent depuis des années à la progression de la crise générale du capitalisme ne se développe pas seulement dans les pays opprimés et dans les ex-pays socialistes, mais aussi dans les pays impérialistes. Mais jusqu’à maintenant, surtout dans les pays impérialistes, elle n’agit que marginalement comme école du communisme parce qu’elle n’est pas orientée et dirigée par la classe ouvrière par l’intermédiaire des partis communistes. Au contraire, elle s’est développée de façon spontanée et en ordre dispersé.

 

D’une part, chaque prolétaire et élément des masses populaires « lutte un à un contre la bourgeoisie ». Leur résistance aboutit et se disperse dans la révolte individuelle, dans l’abrutissement individuel, dans des tentatives de s’en sauver individuellement et de se trouver une voie, jusqu’à l’adoption de comportements généralement antisociaux d’individus et de petits groupes, tels des agressions ou des actes de vandalisme sans distinction de classe, la criminalité généralement anarchique et individualiste qui imite le comportement des capitalistes, ou des activités subversives d’individus et de petits groupes détachés entre eux.

 

D’autre part, les travailleuses et travailleurs « d’une même catégorie dans un lieu donné luttent seulement contre le bourgeois qui les exploite directement » : leur résistance reste confinée aux luttes syndicales et revendicatives, infestées d’illusions réformistes et de déviations spontanéistes et aventuristes ; dans beaucoup de cas, la résistance se développe sous la direction d’organisations asservies à la bourgeoisie impérialiste, de syndicats du régime et des restes d’organisations de masse du vieux mouvement socialiste et communiste maintenant employés par la bourgeoisie ou manipulés par elle.

 

Dans d’autres cas, les travailleuses et travailleurs, plutôt que de lutter contre les rapports bourgeois de production et la classe qui impose leur conservation, luttent contre d’autres travailleurs. De fait, il arrive que la bourgeoisie impérialiste transforme la contradiction qui l’oppose aux masses populaires en mille et une contradictions entre des sections des masses populaires : alors, la résistance des masses populaires à la progression de la crise du capitalisme se développe sous la direction de forces ouvertement réactionnaires, fascistes et racistes.

 

Toutes ces manifestations de résistance ne sont pas choses nouvelles : les fondateurs du mouvement communiste nous les ont déjà décrites dans le Manifeste du parti communiste dès 1848 (chapitre I), parce qu’elles sont typiques des périodes où le mouvement communiste, en tant que mouvement conscient et organisé, reste faible. Seulement aujourd’hui, elles se présentent à un niveau plus élevé et sous des vêtements nouveaux, et plusieurs d’entre nous nous ne les reconnaissent pas. Mobilisation révolutionnaire et mobilisation réactionnaire se confondent et dans la confusion, c’est la bourgeoisie impérialiste qui prévaut, elle qui possède le pouvoir, l’expérience, l’organisation, des institutions, des méthodes et des procédures de contre-révolution préventive éprouvées.

 

* Il est juste et nécessaire que nous, communistes, en particulier dans les pays impérialistes, nous nous demandions pourquoi la renaissance du mouvement communiste qui se veut libre de la tumeur du révisionnisme moderne progresse si lentement, et pourquoi le mouvement communiste a encore une influence si limitée sur la classe ouvrière et sur les masses populaires, bien que la résistance des masses à la progression de la crise générale du capitalisme se développe sur une large échelle. Dans beaucoup de pays impérialistes, il n’existe pas encore de partis communistes. Même dans ceux où existent depuis des années des partis qui se déclarent marxistes-léninistes, voire même marxistes-léninistes-maoïstes, les progrès accomplis dans l’accumulation de forces révolutionnaires sont petits ou presque nuls. Au point où quelques camarades, surtout de partis de pays opprimés, mais aussi de partis de pays impérialistes, en arrivent à soutenir qu’il est aujourd’hui impossible dans les pays impérialistes d’accumuler des forces révolutionnaires, que la révolution prolétarienne doit d’abord se développer à large échelle dans les pays opprimés, que les communistes des pays impérialistes ne peuvent faire autre chose que de résister comme petits groupes en attendant une situation plus favorable que le développement de la révolution dans les pays opprimés et l’aggravation des contradictions des groupes et des États impérialistes entre eux et avec les masses populaires, créeront tôt ou tard. Mais il s’agit là de conceptions erronées. D’une part on attribue la responsabilité des événements au mouvement spontané des masses populaires et on surestime le rôle du mouvement spontané (en définitive, c’est une erreur de spontanéisme) ; d’autre part on en vient à justifier le retard du mouvement communiste des pays impérialistes, dont on ne reconnaît pas les véritables causes, ce qui amène une forme de résignation. L’expérience nous enseigne que le socialisme ne peut se consolider au niveau mondial que si la révolution socialiste est victorieuse dans les plus importants pays impérialistes, bien que dans le contexte d’une situation révolutionnaire au niveau mondial, la révolution socialiste puisse commencer dans n’importe quel pays. Elle nous enseigne aussi que sans un fort mouvement communiste dans les pays impérialistes, et donc sans de forts partis communistes, le mouvement communiste ne se développera pas au niveau mondial, au-delà de certaines limites. La Révolution culturelle prolétarienne lancée en 1966 par le Parti communiste chinois sous la direction de Mao Zedong n’a pas réussi à renverser la décadence du mouvement communiste. Les victoires considérables de la révolution prolétarienne conquises dans les années 70 dans certains pays opprimés (Vietnam, Laos, Cambodge, Yémen du Sud, Nicaragua, Angola, Mozambique, Éthiopie) n’y sont pas arrivées elles non plus. Dans les pays opprimés où la résistance des masses populaires à l’impérialisme est plus vaste et forte, celle-ci reste souvent guidée par des forces réactionnaires ; il y a un contraste singulier entre l’héroïsme avec lequel les masses populaires combattent et le caractère réactionnaire des forces politiques qui les dirigent ; ce phénomène s’est déjà manifesté dans le passé dans les pays où l’influence du mouvement communiste mondial en tant que mouvement conscient et organisé était plus faible. La faiblesse du mouvement communiste dans les pays impérialistes freine et limite y compris même le développement du mouvement communiste dans les pays opprimés par l’impérialisme. Elle est dûe à des causes internes au mouvement communiste des pays impérialistes et elle ne sera pas automatiquement guérie par l’accentuation des contradictions, ni par un éventuel développement majeur du mouvement communiste dans les pays opprimés. Celui-ci a certainement apporté une contribution importante à la renaissance du mouvement communiste dans les pays impérialistes - il suffit de constater le rôle joué par le Parti communiste du Pérou dans un passé récent -, mais il ne peut en constituer le facteur décisif. Il revient à nous, communistes, d’éliminer les causes qui nous empêchent d’être à la tête de la résistance que les masses populaires opposent au développement de la crise du capitalisme dans les pays impérialistes.

 

D’où viennent les difficultés que nous, communistes des pays impérialistes, rencontrons dans l’accumulation de forces révolutionnaires ?

 

Erreurs de dialectique

 

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