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(nouveau)Parti Communiste Italien
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Sommaire

 

La Huitième Ligne de Démarcation


Index de la seconde partie :

1. La guerre populaire révolutionnaire de longue durée.
Nous, les communistes des pays impérialistes, quelle voie devons nous suivre pour porter la classe ouvrière à instaurer la dictature du prolétariat et commencer la phase socialiste de transformation de la société capitaliste et pour ainsi contribuer à la seconde grande vague de la révolution prolétarienne mondiale ?

2. Les révolutions de ‘nouvelle démocratie’.
La stratégie des communistes dans les pays coloniaux et semi-coloniaux opprimés par l'impérialisme.

3. La lutte de classe dans la société socialiste.
La contribution historique des pays socialistes construits pendant la première grande vague de la révolution prolétarienne et les enseignements de leur expérience.

4. La ligne de masse.
La ligne de masse comme la méthode principale de travail et de direction de tout parti communiste.

5. La lutte entre les deux lignes dans le parti.
La lutte entre les deux lignes dans le parti comme principe pour le développement du Parti Communiste et pour sa défense face à l'influence de la bourgeoisie.

Notes


3. La lutte de classe dans la société socialiste.
La contribution historique des pays socialistes construits pendant la première grande vague de la révolution prolétarienne et les enseignements de leur expérience.

 

Il est impossible de développer au-delà d'un niveau élémentaire et spontané la renaissance du mouvement communiste sans un bilan de l'expérience des premiers pays socialistes. L’Union Soviétique, la République populaire chinoise et le camp socialiste avaient assumé un rôle très important dans la révolution prolétarienne mondiale. La dégénérescence avant et puis l'effondrement du camp socialiste ont produit et produisent des effets négatifs sur tout le mouvement communiste mondial et sur chacune de ses parties. En 1926 Staline avait dit: “Qu’est ce qu’il arriverait si le capitalisme réussissait à étouffer et anéantir la république des soviet ? L'époque de réaction la plus noire succéderait dans tous les pays capitalistes et coloniaux, la classe ouvrière et les peuples opprimés seraient étouffés, les positions du communisme international seraient perdues”. (17) Ce qu'il avait dit en 1926, fut accomplit après un peu plus de 60 ans et il pèse encore sur nous.

Aujourd'hui la bourgeoisie répand encore la fable que Reagan et sa lutte contre “l'empire du Mal” et Woityla avec sa Sainte Vierge de Fatima auraient fait écrouler le camp socialiste. Tout communiste doit avoir une compréhension claire des motifs de la dégénérescence et de l'effondrement du camp socialiste et en particulier de l'Union Soviétique. C’est un élément indispensable soit pour la solidité idéologique dans la lutte que nous devons mener, soit pour éviter de répéter les fautes déjà commises. En outre l'histoire, bien que brève, des premiers pays socialistes jette une nouvelle et féconde lumière sur toute la doctrine et l'expérience du mouvement communiste : comme en général une expérience plus avancée permet de mieux comprendre aussi le passé et les expériences plus arriérées.

Mao Tse-tung a développé un bilan systématique et relativement complet du développement de la transition du capitalisme au communisme achevé dans les premiers pays socialistes. Il a en particulier illustré les lois de la transition sur la base de l'expérience achevée en URSS et dans la RPC. (18)

C’était déjà une doctrine acquise du mouvement communiste et plusieurs fois illustrée par Marx, par Engels, par Lénine et aussi par Staline (bien qu’avec quelques contradictions à propos du niveau auquel était arrivée en URSS l'extinction des antagonismes de classe), 1. que le socialisme était la phase de transition du capitalisme au communisme, de la transformation des rapports de production, des autres rapports sociaux et des idées, conceptions et sentiments qui leur sont rattachés, jusqu'à éliminer les fondations et les manifestations de la société capitaliste et instaurer des rapports sociaux basés sur le principe : “de chacun selon ses possibilités, à chacun selon ses besoins” et les conceptions correspondantes ; 2. que cette transition occuperait une période historique entière et qu'elle serait complétée au niveau mondial, donc avec l'extinction des Etats, des barrières de races et de nations qui divisent encore les hommes et de toute  forme d'oppression sur les femmes ; 3. que, tant que ce processus n'était pas accompli, les Etats et les divisions en classes exploitées et classes exploiteuses survivaient, bien qu’en mesure décroissante et d’une manière spécifique, et la lutte de classe restait le moteur de la transformation de la société.

Mao a montré que pour comprendre la lutte de classe dans les pays socialistes il faut considérer clairement trois aspects distincts des rapports de production : 1. la propriété des moyens et des conditions de la production ; 2. les divisions entre les hommes dans la production (division entre travail manuel et travail intellectuel, division entre dirigeants et dirigés, division entre hommes et femmes, division entre ville et campagne, division entre zones et secteurs avancés et zones et secteurs arriérés, etc.) ; 3. les rapports de distribution des produits. Si on considère tous ces trois aspects, il devient possible de comprendre avec sûreté et précision où était la bourgeoisie dans les pays socialistes (elle était constitué par les dirigeants du parti, de l’Etat et des autres institutions sociales qui sponsorisaient la voie vers le capitalisme). Il devient possible faire une analyse complète de classe des sociétés socialistes et par conséquent diriger la lutte des classes opprimées dans le cadre des nouvelles conditions politiques et culturelles spécifiques de la société socialiste. La Révolution culturelle prolétarienne fut une manifestation pratique de la force qu’on  pouvait  dégager au service du communisme dans la société socialiste.

Mao a montré que la transformation des rapports sociaux et des conceptions et sentiments connexes arrivait par étapes (chacune desquelles alternait évolutions graduelles et sauts). Donc la transformation pouvait être étudiée avec précision ("avec la précision d'une science expérimentale") et dans une certaine mesure dirigée en conformité à ses propres lois qu'on devait rechercher, découvrir et appliquer. (19) Il était possible soit d’avancer dans la transformation soit  de rétrograder. Dans la société socialiste deux voies se présentaient (aller en avant vers le communisme ou aller en arrière  vers le système capitaliste), deux classes se combattaient l’une contre l’autre (la bourgeoisie et la classe ouvrière) et donc deux lignes se disputaient la direction du parti communiste, de l’Etat et des autres institutions de la société. Cela  offrait aussi les bases pour affronter la lutte contre la restauration après que les révisionnistes modernes eurent pris la direction. (20)  Aucun analyse des pays socialistes, sauf le maoïsme, permet de valoriser leur expérience, mettre en évidence leurs limites et leurs problèmes réels et indiquer une voie d'avancement. Toutes les autres analyses cherchent à “lire” les pays socialistes avec les verres déformantes des catégories de sociétés plus arriérées (capitalisme d’Etat, mode de production asiatique, système bureaucratique, etc.). Même si la République populaire chinoise, à cause de son retard général, n'a pas pu remplacer l'Union Soviétique comme nouvelle base de la révolution prolétarienne mondiale, et elle est tombée dans les mains des révisionnistes modernes (Teng Hsiao-ping et ses successeurs), le maoïsme permet aux communistes du monde entier de comprendre l'expérience des pays socialistes et d'en tirer des leçons constructives.

La profondeur et justesse du bilan fait par Mao Tse-tung sur la société socialiste sont confirmées par le fait que même lui, qui avait dirigé la Révolution culturelle prolétaire et la lutte pour épurer les dirigeants du parti et de l’Etat qui sponsorisaient la voie capitaliste, il indiqua que les résultats atteints dans la République populaire chinoise étaient précaires et qu’il existait une probabilité élevé que les révisionnistes modernes réussissent à prendre la direction du PCC et à faire régresser la RPC des positions atteintes, s'il n'y avait pas un retablissement communiste en Union Soviétique. (21)

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